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Souleymane Ag Akly : « C’est la vraie CPA qui a signé l’Accord à Bamako »

Coupant court à une rumeur qui met en doute leur légitimité à signer l’Accord de la paix et de la réconciliation nationale le 15 mai dernier, les signataires au compte de la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA), au détour d’un entretien qu’ils nous ont accordé à l’hôtel ‘’Mirabeau’’ ce mardi 19 mai 2015, tiennent à rassurer les uns et les autres. Pour eux, « c’est la vraie CPA qui a signé l’Accord à Bamako ».

Souleymane Ag Akly rebel representant cpa

Pour permettre la compréhension à tout le monde, nous allons d’abord expliquer le fond du problème. En effet, la CPA est une organisation rebelle, membre de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Cette coordination qui a paraphé l’Accord d’Alger le 14 mai dernier n’a pas daigné faire le déplacement à Bamako pour le signer au même titre que les autres acteurs le lendemain. Dans le communiqué qui a suivi le paraphe du document, la CMA dit conditionner sa signature à l’obtention d’un accord consensuel, ce qui laisse envisager de nouvelles négociations.

Patati-patatra, à la signature de l’Accord le 15 mai dernier, des membres de la CPA ont répondu présents. Ils ont donc signé le document. Il s’agit de Mahamadou Ousmane le signataire et Souleymane Ag Akly l’auteur du discours. Ils sont tous deux du comité exécutif de la CPA, dirigé par Mohamed Ibrahim Ag Assaley. Le premier est le secrétaire chargé des relations extérieures et des pourparlers inclusifs et le second est le 1er vice-président et officier chargé des questions militaires dans les négociations.

A peine cette signature est-elle intervenue que ces ‘’signataires’’ se retrouvent sous les feux des critiques autour de leur légitimité à poser un tel acte au nom de la CPA. Ayant vu un article de presse dans ce sens que Malijet a relayé, ils ont décidé de nous approcher pour apporter certaines éclairages.

30% du budget national pour l’Azawad en 2018

Premièrement, ils s’inscrivent en faux contre tous ceux doutent de leur légitimité. « La CPA, c’est nous. L’état-major est là, le bureau est là. C’est nous qui avons fait de Mohamed Ibrahim Ag Assaley le président. La vraie CPA, c’est celle qui a signé l’Accord le 15 mai. Le signataire d’un tel accord ne peut pas être n’importe quelle personne qu’on appelle çà et là. La médiation sait qui nous sommes. On ne fait pas la propagande sur les médias. On est discret et ce qui compte, ce sont les résultats. Pendant les rounds de négociations, le gouvernement et la médiation ont su qui je suis. Sans nous, la cérémonie du 15 mai n’allait pas avoir de sens puisque c’est nous qui sommes en belligérance avec le gouvernement malien », a expliqué Souleymane Ag Akly, 1er vice-président de la CPA.

Pour nous convaincre davantage de ce qu’il dit, notre interlocuteur s’était fait accompagner du président de la Cellule nationale de la CPA (une structure interne) Aly Mahamadou Maïga qui réside à Bamako. Il a fait savoir que Bouba Angadoumbo Touré, le 2e vice-président, présentement à Ouagadougou, s’apprête à rallier aussi la capitale malienne. Comme pour dire que toute la crème de la CPA est favorable à cette signature sauf le président Ag Assaley lequel est en train de s’isoler. Le 1er vice-président de la CPA de continuer avec ses vérités : « Ce sont nos forces qui sont à Anefis et à Ber. J’ai mené les négociations de Tabankort. La médiation sait qui je suis ».

Pour rappel, sur les 5 mouvements que compte la CMA, deux ont signé l’accord à Bamako en l’occurrence la CPA et la CMFPR 2 de Younoussa Touré.

Pourquoi ces mouvements ont-ils décidé de signer le document alors que la CMA persiste dans son refus ?

Pour Souleymane Ag Akly, « l’accord contient trois acquis majeurs à préserver. Premièrement, il maintient l’appellation Azawad qui est reconnue comme une entité mémorielle etc. Deuxièmement, l’accord prévoit un débat national pour trancher la question du statut juridique et politique de l’Azawad. Il nous appartient d’affûter nos armes pour que notre préoccupation puisse passer à ce débat national. Troisièmement, l’accord prévoit une représentation significative dans les forces de défense et de sécurité des ressortissants de l’Azawad ».

A en croire notre interlocuteur, cerise sur le gâteau, l’accord même donne ce que les rebelles n’ont pas cherché puisqu’il dit par rapport aux richesses qu’en 2018, 30% du budget national du Mali sera versé au Nord, sans parler des autres projets…. « Alors pourquoi avec tous ces acquis, ne pas donner la chance à la paix ? On ne peut pas tout obtenir par la force. Nous sommes fatigués de cette situation. Tout le monde veut la paix. Avec cette situation nous sommes confrontés au terrorisme », explique Souleymane Ag Akly  

Pour terminer, notre interlocuteur lance un appel à ses frères de la CMA et au-delà tous les Maliens pour la paix. « Il faut préserver les acquis de l’Accord. Il est le devoir de tout Malien d’œuvrer pour cet accord. Les autres de la CMA vont tous arriver. C’est une question de jour. Nous sommes venus pour donner l’exemple, qui sera suivi par la Coordination ».

Abdoulaye Diakité

Source: Autre presse

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