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Soudan: un parti au pouvoir réclame une enquête sur la mort de manifestants

Le parti du Congrès populaire (PCP), membre de la coalition au pouvoir au Soudan, a réclamé mercredi l’ouverture d’une enquête sur la mort de manifestants lors d’un mouvement de contestation quasi inédit depuis trois décennies.

Les manifestations, qui ont touché une dizaine de villes dont la capitale Khartoum, ont débuté le 19 décembre après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, dans un pays en plein marasme.

Les autorités font état de huit manifestants tués depuis, alors qu’Amnesty International parle de 37 morts.

Selon les chiffres du PCP, 17 personnes sont « tombées en martyrs » et 88 autres ont été blessées dans les manifestations.

« Nous appelons le gouvernement à lancer une enquête sur ces morts (…) Ceux qui ont commis ces crimes doivent rendre des comptes », a déclaré à la presse à Khartoum Idris Suleiman, un haut responsable du PCP.

Créé par le leader islamiste Hassan el-Tourabi, le PCP fait partie du gouvernement du président Omar el-Béchir, où il a deux postes de ministre d’Etat. Il compte en outre sept députés au Parlement.

Fondateur des Frères musulmans soudanais, Hassan el-Tourabi, décédé en 2016, est l’une des personnalités derrière le coup d’Etat qui conduisit en 1989 le général Omar al-Béchir à la tête du pays. Les relations entre les deux hommes s’étaient ensuite détériorées.

Les forces de police et de sécurité étaient encore déployées mercredi dans différents quartiers de la capitale, mais aucune manifestation n’avait encore eu lieu dans l’après-midi.

Le président soudanais a tenté de calmer la rue lundi en promettant d’entreprendre des « vraies réformes » pour remédier à la crise économique du pays.

Mais cette déclaration semble ne pas avoir eu beaucoup d’impact sur les manifestants, dont des centaines sont à nouveau descendus dans les rues de la capitale mardi.

Au-delà des revendications sociales, de nombreux manifestants ont demandé « la chute du régime », reprenant un célèbre slogan des soulèvements populaires qui ont marqué le Printemps arabe en 2011.

Le Soudan est confronté à une grave crise économique depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011. Amputé des trois quarts de ses réserves de pétrole, le pays a vu l’inflation s’établir à près de 70% tandis que la livre soudanaise plongeait face au dollar américain.

SourceAFP

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