Près de 27 000 personnes sont entassées au camps de Tongping, le plus grand de Juba, la capitale sud-soudanaise, après avoir fui le conflit opposant l’armée régulière fidèle au Président Kiir, et les rebelles menés par Riek Machar. Face à la situation de ce camp de déplacés, Médecins sans frontières ne cache pas son inquiétude, affirmant même que c’est “une bombe à retardement”.
Selon le coordinateur d’urgence de Médecins sans frontières à Juba, Forbes Sharp, « le nombre de personnes décédant chaque jour est au-delà du seuil d’urgence ». D’après l’humanitaire « il n’y a en réalité qu’une façon de décrire Tomping : extraordinairement surpeuplé. Il est évident que cette enceinte n’a jamais été conçue pour être un camp de déplacés, ni pour accueillir un tel nombre de gens. Au mieux, elle pourrait héberger 4 à 5 000 personnes, et désormais, plus de 27 000 s’y entassent dans une chaleur extrême ». Une situation très dangereuse, selon lui, rappelant que « d’un point de vue de santé publique, un tel entassement est un bombe à retardement, car le surpeuplement chronique et les conditions sanitaires inadéquates permettent aux maladies contagieuses de se propager rapidement ».
Hormis les diarrhées, les infections respiratoires et le paludisme, Médecins sans frontières a également constaté une multiplication de cas de rougeole, maladie virale extrêmement contagieuse touchant surtout les enfants et dont les complications sont potentiellement mortelles, particulièrement chez les sujets déjà affaiblis par la malnutrition. « La rougeole dans un camp c’est alarmant, car cela touche les jeunes enfants, se répand rapidement et peut tuer », précise l’organisation humanitaire.
Selon l’ONU, le conflit au Soudan du Sud a fait plusieurs milliers de morts, et fait près de 900 000 déplacés.
source : afrik.com