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Soudan du Sud: diplomatie à Addis-Abeba, mais pas de cessez-le-feu

rebelles sud soudanais CONTROLE VILLE BANDITS

Des affrontements ont eu lieu, lundi 30 décembre, aux portes de la ville de Bor, capitale de l’Etat du Jonglei, dans l’est du pays. Et ils ont repris ce mardi matin. Yoweri Museveni, le président de l’Ouganda, a lancé un ultimatum au chef des rebelles, Riek Machar, menaçant « d’aller le chercher » s’il n’accepte pas un cessez-le-feu aujourd’hui. Les deux camps doivent se retrouver en Ethiopie pour entammer des pourparlers, mais sans Riek Machar.

Le porte-parole du gouvernement éthiopien a annoncé l’arrivée de Salva Kiir et de Riek Machar à Addis-Abeba, ce mardi, pour des pourparlers. Il a déclaré à RFI que les deux hommes devraient rencontrer le Premier ministre Hailemariam Desalegn ainsi que deux médiateurs.

Une information démentie en partie par Riek Machar. Le porte-parole des rebelles, contacté par RFI, nie le départ de l’ex-vice-président pour la capitale éthiopienne. Selon lui, le chef des rebelles a envoyé Rebecca Garang, la veuve du chef historique de la rébellion contre Khartoum, et Taban Deng Gai, ancien gouverneur de l’Etat de l’Unité, limogé par le président sud-soudanais en juillet dernier.

Confusion à Bor

Sur le terrain, la situation reste confuse dans la ville de Bor dans l’Etat de Jonglei, au nord de Juba. Les rebelles disent avoir repris la ville ce mardi et êtres désormais en route pour la capitale Juba, mais les forces du président Salva Kiir démentent. Plus tôt dans la matinée, les Nations unies signalaient la reprise des combats avant l’aube, et la fuite de milliers de civils depuis 48 heures. L’aérodrome de la ville serait toujours fermé.

Face aux combats, la ville se vide peu à peu de ses habitants, des centaines de civils fuyant la ville par crainte de massacres interethniques. Le nombre de personnes réfugiées dans la base locale de l’ONU est ainsi passé de 17 000, la semaine dernière, à environ 8 000 hier lundi.

Deux groupes au sein des troupes rebelles

Les groupes rebelles avec lesquels les forces armées sud-soudanaises sont aux prises sont divisés entre miliciens et militaires, expose Joseph Contreras, porte-parole de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) : « Il y a deux groupes différents. Il y a d’abord l’armée blanche, des miliciens. Ce sont de jeunes hommes qui n’ont pas de formation militaire, qui ont pris part à plusieurs affrontements interethniques depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011. Le deuxième groupe, ce sont des militaires de l’armée régulière, qui étaient loyaux au président, au départ, puis qui se sont retournés contre lui en soutenant la rébellion de Riek Machar. »

L’ultimatum de Yoweri Museveni à Riek Machar

Tandis que les combats continuaient, le président ougandais, Yoweri Museveni, a accentué la pression. Il menace Riek Machar d’intervenir directement si ce dernier n’accepte pas un cessez-le-feu dans la journée de ce mardi. « Nous avons donné à Riek Machar quatre jours pour répondre, et s’il ne le fait pas, nous devrons aller le chercher, nous tous devrons aller le chercher, c’est ce qui a été décidé à Nairobi », a martelé le président ougandais.

Côté rebelle, on refuse toute discussion avec Yuseveni, accusé d’être un allié du régime sud-soudanais. « Yoweri Museveni est impliqué dans le conflit du Soudan du Sud », assure Moses Ruai Lat, porte-parole de Riek Machar. « Il n’est pas un vrai partisan de la paix. L’Ouganda, c’est l’Ouganda. Les dirigeants des autres pays de la région n’ont pas de position aussi partisane que lui. Museveni menace la paix, il ne permet pas le dialogue. Mettons-le de côté. Nous ne voulons pas que Museveni soit associé aux négociations. »

Médiation de la CIRGL

Le professeur Alphonse Ntumba Luaba, secrétaire exécutif de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL), est depuis dimanche à Juba. Il a rencontré le ministre sud-soudanais de la Défense, celui des Affaires étrangères, et a également pu s’entretenir pendant une trentaine de minutes avec le président Salva Kiir. « C’est vrai que du côté du ministre de la Défense, on sent la volonté d’en finir. Mais le président est très ouvert au dialogue. Il parle même d’un dialogue sans condition », rapporte le Pr Ntumba Luaba au micro de RFI.

« Pour privilégier le dialogue, j’appelle Riek Machar à accepter une cessation des hostilités », iniste Alphonse Ntumba Luaba, qui se dit également « disposé, si c’est nécessaire, et si on me le demande, à aller rencontrer » Riek Machar. « Je ne crois pas que, après 24 heures, il faille nécessairement engager des actions militaires », ajoute-t-il, évoquant l’ultimatum lancé par le président ougandais. « Le président Salva Kiir l’a répété plusieurs fois : “Professeur Ntumba Luaba, nous pensons qu’il est nécessaire de trouver une solution pacifique à ce qui est en train de se passer” », a-t-il par ailleurs assuré.

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