Un mois presque jour pour jour du coup d’État militaire ayant destitué le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok a été rétabli dimanche dans ses fonctions en vertu d’un accord conclu avec le général Abdel Fattah Al-Burhane, l’homme fort du pays. Cependant, le mouvement anti-coup d’État rejette tout accord avec le chef de la junte. Il entend par ailleurs, poursuivre son bras avec les putschistes.
La signature de cet accord n’a pas calmé la tension des mouvements de contestation de la reprise du pouvoir par une junte militaire. Les responsables du mouvement ont expliqué leur désaccord face cet accord paraphé par les deux hommes, notamment le Premier ministre déchu, Abdallah Hamdok et l’homme fort du pays, le général Abdel Fattah Al-Burhane.
« Abdallah Hamdok devrait respecter la volonté de la rue. La communauté internationale a fait pression sur lui car elle se préoccupe davantage de la stabilité que de ce que nous voulons », résume Tasabih Ismail, une développeuse informatique manifestant, comme des milliers de Soudanais, devant le palais présidentiel où l’accord a été paraphé, rapporte l’hebdomadaire français « LePoint ».
La reprise du pouvoir par l’armée le 25 octobre dernier, a suscité la colère d’une partie de la population soudanaise qui revendique l’établissement d’un régime militaire. Par ailleurs, ce putsch du chef de l’armée soudanaise, général Abdel Fattah Burhane, a entrainé depuis plus trois semaines, le pays dans une période de turbulence. Des milliers des partisans d’un pouvoir civil sont pratiquement dans les rues tous les jours, malgré un déploiement impressionnant des forces de défense et de sécurité et une coupure d’internet persistante. Pourtant cet accord semble n’est pas convaincre les manifestants qui foule les rues du pays depuis le coup d’État.
Ils ne veulent plus de l’ancien Premier ministre au pouvoir, comme souhaite la communauté internationale. Selon le magazine français, le Secrétaire général de l’Alliance unioniste, Babikir Faisal, regrette que, « la communauté internationale veut voir Abdallah Hamdok regagner son siège de Premier ministre et ne regarde pas au-delà ». Pour rappel, parti de Babikir Faisal qui figure parmi les quatre majoritairement représentés au sein des Forces pour la liberté et le changement (FFC), la coalition qui avait désigné le Premier ministre et avec qui les militaires partageaient le pouvoir avant de dissoudre le gouvernement.
Ibrahim Djitteye
Source: Le Pays- Mali