Au Soudan, 27 membres des services des renseignements ont été condamnés à la peine capitale pour le meurtre d’un manifestant. Ils ont été reconnus coupables d’avoir torturé à mort un enseignant en janvier 2019.
L’affaire date du mois de janvier 2019. La victime, un enseignant de 36 ans, Ahmed al-Kheir Awadh, avait manifesté à Khashm el-Girba, une localité de l’État de Kassala dans l’est du pays. À l’époque les manifestations antirégime venaient juste de commencer et se déroulaient un peu partout dans le pays. Le soir même en rentrant chez lui, cet enseignant a été arrêté. Les services de renseignements lui reprochaient d’être parmi les organisateurs des marches. Il est décédé en détention après avoir été torturé.
C’est une des premières victimes de ce mouvement de protestation qui s’est amplifié au cours des mois. Au total, entre 180 et 250 personnes ont été tuées dans la répression de ce mouvement. Cette condamnation est importante, car c’est la première pour le décès d’un manifestant. Pour les militants des droits de l’homme, c’est donc un premier pas vers la justice afin que ces crimes ne restent pas impunis.
Néanmoins, ceux que de nombreux Soudanais voudraient voir devant la justice, ce sont les Janjawid, une milice accusée d’exaction au Darfour. Celle-ci avait été déployée dans Khartoum pour réprimer tous rassemblements. Et ces membres sont notamment accusés du massacre de plus d’une centaine de personnes, le 3 juin, devant le QG de l’armée, dans la capitale soudanaise.