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Sortie de crise au Mali: ce que propose Modibo Sidibé

La salle des Banquets du Centre international de conférence de Bamako (CICB) a abrité, ce 27 avril 2019, les travaux de la rencontre de restitution du parti phare sur sa Contribution au processus de sortie de crise durable au Mali. Ce document, qui vient ainsi d’être partagé, fait la synthèse des échanges menés, ces trois derniers mois par les FARE An Ka Wili auprès de plus d’une quarantaine de partis politiques, de regroupements politiques, d’organisations de la société civile, d’autorités coutumières et religieuses, toutes tendances confondues.

Ont pris part à cette rencontre initiée par le parti de l’ancien premier ministre Modibo SIDIBE, des dirigeants des principaux partis politiques de l’échiquier national (Rpm, Urd, Adema, Yelema, Cnid, Miriam, etc.) ; des représentants des organisations syndicales (Untm, de la Cstm) ; de la société civile (Ginna Dogon, Réseau Mali Niéta, Coordination des femmes engagées, Réseau des jeunesses des partis politiques, Groupement des leaders religieux, etc.).

Au cours de cette rencontre, les participants se sont dit convaincu qu’aujourd’hui, il n’y a aucune alternative au dialogue national inclusif, quelle que soit l’appellation que les uns et les autres voudraient lui donner pour une sortie durable de la crise dans notre pays. Même si pour l’essentiel, les participants ont dégagé un large consensus autour du processus, force est de constater que la méthodologie voire le contenu réel (termes de référence) et les moyens à mobiliser pour mener à bien les démarches qui ont suscité quelques interrogations chez certains acteurs.

Ainsi, les participants à la rencontre ont ainsi mis en mission celui-là même qui a jusque-là porté cette initiative, Modibo SIDIBE, pour entreprendre toutes démarches utiles et nécessaires auprès du Président de la République, en vue de le convaincre de la nécessité d’un tel processus devant déterminer toutes les réformes institutionnelles, politiques, sociales, économiques et culturelles dont notre pays ne peut plus se permettre de ne pas mener et de réussir.

Dans le document, le président des FARE AN KA Wuli a rappelé que la grave crise multidimensionnelle qui secoue le Mali depuis des années, l’insécurité grandissante au nord et au centre du pays, la lenteur observée dans la mise en œuvre de l’accord d’Alger, la crise politique résultant des dernières élections présidentielles, le front social traversé par une série de revendications catégorielles entrainant des difficultés au plan social et économique, la crise « morale » profonde…

Pour lui, les difficultés que le Mali traverse sont l’aboutissement d’un long processus de désintégration de l’État dont les ramifications remontent assez loin dans le temps et dont la crise de 2012 n’a été que la phase active. « Notre pays n’a pas su au cours des cinquante premières années de son indépendance faire évoluer avec le temps et le contexte, la république, les institutions et la gouvernance afin de répondre efficacement aux besoins et attentes des populations de plus en plus ouvertes sur le monde et forcément de plus en plus exigeantes », regrette-t-il. L’ancien Premier ministre estime que les modèles institutionnels et économiques nés avec les indépendances ne sont plus en mesure de donner efficacité et cohérence même aux programmes les plus judicieux.

« Il nous faut donc changer de modèle et avoir une vision globale sur le long terme si nous voulons donner à notre pays une chance de redéfinir son avenir, en permettant aux Maliennes et aux Maliens de convenir du Mali qu’ils veulent bâtir à moyen et long terme et surtout d’en être les principaux acteurs, car aucune solution durable n’est possible sans une réelle refondation de l’État et sans que l’initiative soit rendue aux populations afin d’offrir à chacune et à chacun la possibilité de trouver dans la dignité, l’équité et la justice, la place qui lui revient au sein de notre nation unie et plurielle », a-t-il dit.

Pour la sortie de crise durable au Mali, le président des FARE a formulé six propositions au président de la République qui permettront la tenue du Dialogue national refondateur.

Pour cet opposant, le Président de la République doit d’abord annoncer à la nation malienne, dans un message solennel, son intention d’initier un Dialogue national refondateur comme réponse à la grave crise multidimensionnelle qui affecte le Mali. Ensuite, il estime que le Président de la République doit missionner le gouvernement aux fins d’organiser une Conférence des Forces politiques et sociales maliennes dans le but de négocier un Accord politique devant permettre de convenir d’un processus véritable de sortie de crise structurelle que vit ce pays.

« Cette Conférence politique permettra d’établir un diagnostic partagé de la situation, des enjeux, des défis et de nos vulnérabilités structurelles. Les conclusions qui en seront issues constitueront les termes de référence d’un processus malien solide et durable de sortie de crise et dont la pierre angulaire sera le Dialogue national refondateur », précise-t-il.

La proposition de Modibo Sidibé, est un Pacte de stabilité pour la sécurité, la croissance et le développement qui sera négocié, convenu et inclus dans l’Accord politique, afin de créer un climat d’apaisement, de sérénité, de confiance mutuelle et d’assurer la continuité régalienne de l’État. Il propose pour le 4e point la mise en place par le président de la république d’une équipe de haut niveau présidée par une personnalité consensuelle pour organiser et conduire le Dialogue national refondateur conformément à l’Accord politique obtenu dans le cadre de la Conférence politique. Une autre proposition du président des FARE, c’est que le Dialogue national refondateur doit porter sur l’ensemble des sujets d’intérêt national, la priorité devant être donnée aux réformes politiques, institutionnelles et sécuritaires.

« Il donnera, par la même occasion, à l’Accord issu du processus d’Alger, un souffle politique nouveau et partagé », explique-t-il. Après tout cela, Modibo Sidibé propose la nomination d’un gouvernement de mission restreint qui aura la charge de mettre en œuvre le pacte de stabilité pour la sécurité, la croissance et le développement, de mettre en œuvre les réformes politiques et institutionnelles prioritaires issues du Dialogue national refondateur, dont la révision constitutionnelle. Cette mise en œuvre se fera, selon lui, suivant un agenda électoral approprié.

« L’objectif à terme est de disposer, grâce au Dialogue national refondateur, des propositions endogènes et partagées devant permettre à notre pays d’engager les réformes institutionnelles et politiques indispensables à sa sécurité, son développement et sa croissance », conclut-il.

Il faut signaler que la rencontre a enregistré deux temps forts, notamment le mot introductif du Président des FARE, Modibo Sidibé, et l’exposé thématique sur le sujet de l’ancien ministre Ousmane SY suivis de débats et de questions-réponses portant sur des préoccupations et aspirations profondes des centaines de participants ayant répondu à l’invitation du parti FARE An Ka Wuli.

Par Abdoulaye

OUATTARA

Source: info-matin

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