La Russie organise pour la deuxième fois un sommet Russie-Afrique du 27 au 28 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg, sous les thèmes la paix, la sécurité et le développement. Selon des sources diplomatiques russes, 49 délégations africaines prendront part à ce sommet. Donc plus de 2/3 des pays africains seront représentés au plus haut niveau, par les chefs d’État et du gouvernement.
La seule question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir si les promesses du précédent sommet ont été tenues. Ce sommet ne sera-t-il pas un de plus ou de trop au regard des promesses non tenues ?
Le Président russe Vladimir Poutine a convié l’ensemble des chefs d’État et de gouvernements du continent pour échanger ouvertement avec sur l’éventualité d’un renforcement de partenariat entre Moscou et le continent, avec en ligne de mire un accès privilégié à ses ressources.
Si le continent africain a besoin d’élargir sa coopération avec tout le monde celle avec la Russie ne semble pas donner les résultats escomptés et pour preuve, les effets du dernier sommet de Sotchi se font toujours attendre. En effet, les investissements russes en Afrique sont minimes (-1% de l’investissement étranger). 70% du commerce Russie-Afrique se fait avec l’Egypte, L’Algérie, le Maroc et l’Afrique du Sud), l’Afrique subsaharienne n’a que très peu de retours. En 2019, Vladimir Poutine annonçait vouloir doubler les échanges avec l’Afrique, ils ont pourtant diminué de 30% sur les 5 dernières années. Pour ce qui concerne le Mali, la seule réponse apportée par la Russie a été d’envoyer Wagner. Pour les autorités maliennes des instructeurs russes, mais pour des nombreux observateurs ils ne sont que des mercenaires. Aujourd’hui ce groupe est hors de contrôle et s’est même rebellé contre sa propre nation. Selon nos informations « ces mercenaires » couteraient 103 millions d’euros à l’Etat malien (près de la moitié du budget national pour la santé). Si la lutte contre le terrorisme est l’une des priorités du gouvernement il n’en demeure pas moins que sans développement il n y a pas non plus de sécurité, or sur ce plan la Russie fait moins que beaucoup d’autres partenaires. Que dire de la non-prolongation de l’accord céréalier d’Istanbul, arrivé à son terme le 17 juillet 2023 et dont les conséquences se feront beaucoup plus sentir en Afrique que partout ailleurs. A coup sûr La fin des accords céréaliers dont la Russie est à l’origine va un peu plus fragiliser la situation alimentaire en Afrique. Au-delà du non renouvèlement de l’accord céréalier a-t-on besoin de rappeler qu’aucun objectif de Sotchi n’a donc été tenu, les seuls effets de la présence Russe sont : La désinformation de masse, la propagande, l’ingérence politique avec en ligne de mire le dénigrement de l’occident, en lui faisant porter le chapeau de tous les malheurs de l’Afrique. Le choix de la Russie isole incontestablement bien des nations comme le Mali et les précipite dans des crises graves (sécuritaires, alimentaires, économiques.En somme, Les attentes sur ce sommet Russie-Afrique ne devraient pas être élevées, étant donné que la crise terroriste est loin d’être vaincue pour ne pas dire qu’elle s’est aggravée au Mali à cela il faudrait ajouter l’invasion de l’Ukraine qui a eu comme effet direct l’inflation des céréales russes et ukrainiennes ce qui serait source de crise alimentaire. Avec ce sommet Russie-Afrique, On peut affirmer sans risque de se tromper que la montagne accouchera encore d’une souris Youssouf Sissoko
L’alternance