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Sommet extraordinaire sur le Mali : La CEDEAO dans toute sa sévérité contre le Mali

Le dimanche 9 janvier 2022, les Chefs d’Etat de la CEDEAO se sont réunis  à Accra au Ghana, en session extraordinaire sur la situation politique au Mali. Ainsi, en plus des sanctions individuelles déjà imposées l’organisation sous régionale a infligé de lourdes sanctions (économiques, financières et diplomatiques) contre le Mali. Pour une fois, la CEDEAO a fait montre d’une grande sévérité.

Ce dimanche, la capitale ghanéenne, Accra, accueillait deux grands sommets. A savoir, le sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation politique au Mali et celui de l’UEMOA avec le même ordre du jour.

En effet, la CEDEAO reste sur sa position du rapide retour constitutionnel dans notre pays et à ce stade elle a montré son opposition à tout projet de prolongation de la durée de la transition en cours  dans notre pays. Si au début  elle avait durement accepté une transition de 18 mois, cette fois-ci, elle s’est montrée sévère en établissant des sanctions lourdes contre le Mali. La transition en cours au Mali devait terminer le 27 février prochain avec l’organisation des élections présidentielles et législatives, mais les autorités de la transition malienne ont estimé l’impossibilité d’organiser des élections crédibles et transparentes à cette date. Dans la même lancée, après les Assises nationales de la Refondation, une des recommandations suscitait la nécessité de prolonger la transition de 5 ans à compter de janvier 2022. Ce chronogramme électoral qui a été proposé à la CEDEAO le 31 décembre passé a été rejeté par la CEDEAO qui a décidé de se pencher sur la situation politique au Mali ce dimanche 9 janvier 2022. Ce, après la visite au Mali de son Médiateur la semaine dernière.

A la lumière du communiqué final de ce sommet extraordinaire, il ressort l’expression du regret de la CEDEAO devant l’échec des autorités de transition au Mali à organiser les élections présidentielles d’ici au 27 février 2022. En effet, l’Autorité de la CEDEAO déplore profondément le manque évident et flagrant de volonté politique des autorités de la transition dans la préparation des élections.

Sur les conclusions des Assises nationales de la Refondation (ANR), conduisant à l’adoption d’un Chronogramme sur la Transition au Mali, elle estime  que plusieurs parties prenantes n’avaient pas participé à ces ANR . En somme, elle trouve le chronogramme proposé, inacceptable. Qui signifie, selon elle qu’ « un gouvernement militaire de transition illégitime prendra le peuple malien en otage  au cours des cinq prochaines années ». D’où son appel à se concentrer sur des activités visant à un retour rapide à l’ordre constitutionnel et à reporter les reforme clés aux institutions élues légitimes issues des élections.

Une nouvelle batterie de sanctions dures !

Après avoir maintenu les sanctions initiales déjà imposées au Mali et aux autorités de la transition, elle  a infligé de nouvelles sanctions, tout de même dures.

Ces sanctions comprennent la fermeture des frontières terrestres et aériens entre les pays de la CEDEAO et le Mali , la suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali à l’exception des produits pharmaceutiques, les fournitures et équipement médicaux , y compris le matériel pour le contrôle du COVID-19, produits pétroliers et électricité. De même que le gel des avoirs de la République du Mali dans les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO, la suspension du Mali de toute aide financières des institutions financières (BIDC et BOAD). « Ces sanctions seront appliquées immédiatement et resteront en vigueur » indique le communiqué. Comme alternatives, le même communiqué indique que ces sanctions ne seront progressivement levées qu’après la finalisation d’un chronogramme acceptable et convenu et le suivi de progrès satisfaisants réalisés dans la mise en œuvre du chronogramme des élections.

En attendant la réaction des autorités de la transition au Mali afin de trouver un terrain d’entente ou une posture rigide avec la CEDEAO, nous pouvons dire que l’organisation communautaire a fait cette fois-ci preuve d’une grande sévérité contre le pays de Soundiata.

Adama Tounkara

Source: LE SURSAUT

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