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Sommet des Chefs d’État de la CEDEAO à Accra: pourquoi Assimi doit prendre part

Dans une lettre adressée au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye DIOP, en date du mardi 22 mars 2022, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a invité le Président de la transition, Assimi GOITA, à prendre part à son sommet extraordinaire sur la situation dans les pays membres qui traversent une période de transition, dont le Mali. Ladite rencontre se tiendra, le vendredi 25 mars 2022, à Accra à partir de 14 heures. Selon plusieurs observateurs avertis, cette invitation revêt une importance capitale pour notre pays, puisque la CEDEAO vient de témoigner sa volonté de renouer un dialogue direct avec le Président de la transition, le Colonel Assimi GOITA. Donc ce sommet peut être un déclic pour rapprocher les positions entre le Mali et la CEDEAO et aboutir à la levée des sanctions qui pèsent sur le peuple en premier lieu.

 

Faut-il le rappeler, la dernière rencontre entre le Président de la Transition, Assimi GOITA, et le Président en exercice de la CEDEAO date du 11 octobre 2021. Pour rappel, le Président ghanéen, Nana AKUFO-ADDO, était venu au Mali pour une visite officielle. Cette visite a eu des retombées qui ont impacté positivement sur la situation qui était très tendue entre la junte et des membres du gouvernement Bah N’DAW. Ladite visite s’est soldée par la libération des onze personnalités civiles et militaires arrêtées lors du coup d’État.

Nul besoin de rappeler que le climat a été très tendu entre la junte et la CEDEAO à cause du non-respect de la première date qui avait été convenue pour les élections. Entre sanctions diplomatique et économique, notre pays se trouve aujourd’hui dans une situation très critique à cause des embargos économique, financier et diplomatique. Notre pays isolé est à bord de l’implosion depuis plus de deux mois maintenant. Un embargo qui pèse davantage sur notre pays en raison de sa situation géographique, c’est-à-dire un pays continental qui n’a pas de débouché sur la mer.

Si le Mali souffre des impacts négatifs de cette crise diplomatique et économique, les pays frontaliers ne sont pas également épargnés. Les populations des pays limitrophes sont durement touchées par les effets des sanctions. Cela, d’autant plus que la libre circulation des personnes et de leurs biens et la limitation des échanges commerciaux avec le Mali frappent de plein fouet ces pays.

Les enjeux de ce sommet

pour le Mali

Le déplacement du Président Assimi GOITA à ce sommet extraordinaire de la CEDEAO sera l’occasion de lever les barrières entre les autorités de la transition et les chefs d’État des pays de l’organisation. Cela, si bien que les différentes missions de médication du médiateur Goodluck JONATHAN peinent à produire les effets escomptés. Et chaque jour qui pèse, le peuple ressent de plus en plus les effets des sanctions.

Comme le dit un adage : ‘’la chèvre acculée mord’’. C’est dire qu’à force de souffrir les populations risquent de se révolter contre les autorités. Ainsi, pour éviter cette situation il est nécessaire que le Président de la transition échange directement avec les présidents de la transition en vue de trouver un accord. Cette présence de Assimi GOITA peut accélérer les choses. Comme dirait l’autre : ‘’tout ce qui se fait sans toi est fait contre toi’’.

Donc il est important que la situation du Mali soit discutée en présence du Colonel Assimi GOITA qui aura l’occasion d’exposer les vraies préoccupations de son peuple.

Cette rencontre entre le Président Assimi et ses homologues ouest-africains permettra d’expliquer, sans intermédiaires, les raisons de certaines décisions que Bamako avait prises et qui n’ont pas été du goût de la CEDEAO. Il s’agit en l’occurrence du non-respect de la date fixée pour la tenue des élections en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel.

En tout cas, les enjeux de ce sommet extraordinaire de la CEDEAO sont énormes pour notre pays. Aujourd’hui, l’attente des Maliens est la levée de cet embargo jugé inhumain et injustifié. Un embargo qui vient à un moment où les Maliens sont sous le poids des effets des crises sanitaires et sécuritaires.

Pour ne pas retourner bredouille, le Président Assimi GOITA doit savoir que son peuple attend impatiemment la décrispation de la situation qui devient de plus en plus intenable pour le citoyen lambda.

Pour ce faire, il doit se rendre à Accra avec un chronogramme réaliste et concret, et une proposition raisonnable sur la durée de la transition.

Quoi qu’il arrive, force est de reconnaître que les deux parties sont sous pression au regard du contexte caractérisé par les impacts négatifs de ces sanctions.

C’est dire que si ce sommet est important pour le Mali, il l’est aussi pour les présidents de la CEDEAO, dont les populations multiplient les manifestations contre les effets des sanctions qui dépassent les frontières. Il est alors urgent de trouver un compromis pour soulager les populations. Surtout que nous sommes à quelques jours du mois de Ramadan, une période très cruciale.

PAR CHRISTELLE KONE            

Source : Info-Matin

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