L’Algérie voit aujourd’hui arriver un nombre de plus en plus important de migrants sur son territoire. A l’instar des pays africains « frontaliers » de l’Europe, ceux à qui l’Union européenne demande de tout faire pour bloquer les routes de la migration, l’Algérie compte se faire entendre au sommet de Malte, par la voix de son Premier ministre Abdelmalek Sellal.
Sans titre de séjour, les difficultés sont importantes. Cela n’empêche pas des milliers de migrants de vivre en Algérie, comme Aïcha, qui est arrivée à Alger il y a trois ans : « L’Algérie était d’abord quand même une étape, essayer de gagner un peu d’argent et peut-être aller en Europe. Je ne savais pas que j’allais faire jusqu’à trois ans. L’étape a été longue. »
Si le travail des femmes sert surtout la communauté migrante, les hommes construisent parfois des quartiers entiers pour les Algériens, comme le raconte Thierry, Camerounais, qui vit ici depuis dix ans : « Ici je compte plus de dix-huit maisons dans lesquelles j’ai fait les toilettes, la douche, la salle de bain ».
Au mois d’octobre, Il y a eu un viol d’une rare violence. Une migrante camerounaise que l’hôpital d’Oran et la gendarmerie ont d’abord refusé de prendre en charge. L’effet d’une claque pour des associations oranaises réunies ce soir-là. « On doit travailler à ce que les pouvoirs publics algériens comprennent que nous sommes devenus une terre d’accueil. Il faut qu’ils se préparent à l’être dans les conditions où les gens seront accueillis en Algérie avec dignité », explique une femme, membre de l’association.
Selon les associations, plus de 4 000 migrants vivent rien que dans la ville d’Oran. Ils s’installent en moyenne pour trois ans en Algérie. Mais tous ces chiffres sont en augmentation constante. Mais la position que le Premier ministre algérien devrait défendre à Malte est qu’un seul type de mesure est envisageable pour l’Algérie : aider au développement des pays de départ.
Source: RFI