Si la charte prévoit un vice-président de la transition, pouvant conduire la défense nationale, la Cédéao reste intraitable sur le fait que ce vice-président ne saurait en aucun cas remplacer le président de la transition en cas de vacance. La Cédéao n’a pris aucune sanction ciblant la junte militaire pour n’avoir pas respecté le délai du 15 septembre, toutefois les sanctions déjà prises contre le Mali à savoir la fermeture des frontières et l’interruption des flux financiers en provenance des pays de la Cédéao, restent en vigueur. Elles le seront jusqu’à la mise en place d’une transition dirigée par des autorités civiles.
Avant et pendant les concertations nationales organisées à Bamako par le Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), du 10 au 12 septembre 2020, les exigences de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont été sans ambigüité : la junte militaire au Mali doit remettre immédiatement le pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par un civil.
Cette exigence demeure entière ce mardi 15 septembre où la junte malienne participe au sommet de la Cédéao qui se tient à huit clos à Accra au Ghana. Pour le ghanéen Nana Akufo-Addo, qui dirige la réunion, un président civil doit être nommé au Mali pour assurer la transition. La Cédéao exige immédiatement un gouvernement de transition au Mali.
Après plusieurs rencontres à Bamako, avec le M5 RFP d’une part et le CNSP d’autre part, la Cédéao avait fixé le cap : la mise en place avant le 15 septembre, d’un président et d’un Premier ministre civils pour diriger la transition. Le président par intérim de la Cédéao, le ghanéen Nana Akufo-Addo ne s’est pas privé de dresser un constat à la face du président du Cnsp : « Aujourd’hui est censé être le jour où la junte doit mettre en place un gouvernement, qui devra répondre aux critères que nous avons définis en août. Ce n’est pas encore fait ».
La junte a cependant fait adopter le samedi 12 septembre une charte politique n’excluant pas l’accession d’un militaire à la présidence par intérim, et ne fixant aucune date sur la formation du nouveau gouvernement. Si la charte prévoit un vice-président de la transition, pouvant se charger de la défense nationale, la Cédéao reste intraitable sur le fait que ce vice-président ne saurait en aucun cas remplacer le président de la transition en cas de vacance.
La fermeté de la Cédéao envers la junte malienne s’explique, entre autres, par les craintes d’une déstabilisation d’autres pays de la région qui saperait les efforts dans la lutte contre les groupes armés jihadistes dans l’ensemble du Sahel. Raison pour laquelle la Cédéao exige du Mali la mise en place rapide d’un « gouvernement responsable », a indiqué Nana Akufo-Addo.
La Cédéao n’a prévu aucune sanction ciblant la junte militaire pour n’avoir pas respecté le délai du 15 septembre, toutefois les sanctions déjà prises contre le Mali à savoir la fermeture des frontières et l’interruption des flux financiers en provenance des pays de la Cédéao, restent en vigueur. Elles le seront jusqu’à la mise en place d’une transition dirigée par des autorités civiles.
B. Daou
Source: Journal le Républicain-Mali