Dans un mois, doit se tenir à Bamako les 13 et 14 janvier 2017, le sommet de Bamako Afrique – France. Le sommet tant attendu se tiendra à une période où le pays traverse une crise profonde. Actuellement certaines parties du territoire national échappent au contrôle du gouvernement. La partie septentrionale et une partie du centre vivent dans une insécurité totale.
C’est ainsi que l’administration malienne est absente dans toute la région de Kidal depuis mai 2014. Cette situation préoccupante est une épine dans les pieds du gouvernement. Malgré la signature de l’accord de paix issu du processus d’Alger, sa mise en application tarde à se concrétiser.
Il serait plus honorable pour le gouvernement que Kidal revienne dans le giron de la République avant la tenue de ce sommet.
Sinon tenir un tel Forum dans un pays qui n’a pas recouvré la totalité de son territoire ne serait-il pas une insulte au peuple malien. Rien n’est moins sûr. Maintenant pour que le sommet puisse devenir une fête populaire, il appartient au gouvernement malien de prendre les dispositions indispensables pour un retour définitif de l’administration à Kidal. Cela ne pourrait se réaliser sans un engagement objectif du gouvernement français qui détient la clé de la solution des difficultés à Kidal.
Il est de notoriété publique que le blocage de la situation actuelle à Kidal est de la responsabilité de la France. Il est temps qu’elle se décide à mettre fin à la prise en otage du peuple malien pour assouvir ses intérêts égoïstes.
La situation que vit actuellement le Mali, la France a connu les situations semblables sinon pires que pour le Mali. Les occupations allemandes avec la Première Guerre mondiale en 1914-1918 et la Seconde Guerre mondiale en 1939-1945 sont des souvenirs tristes que les français et même les africain n’oublieront pas de sitôt.
Donc la situation au Mali, n’est pas du tout une fatalité irréversible. Cette situation peut changer et elle doit changer. Au cas contraire le peuple malien et surtout la population de Bamako doivent boycotter ce Sommet.
Ils ne doivent pas s’associer à l’accueil populaire qui doit être réservé aux hôtes de marque. Il faut que la société civile fasse entendre sa voix pour pousser le président de la République à plus d’engagement pour défendre les intérêts du Mali comme la France qui est en train de le faire pour ses propres intérêts.
Il est demandé à la jeunesse consciente du Mali de s’engager dans un combat sans recul contre le gouvernement Français pour qu’il se décide à desserrer l’étau autour de Kidal. Quant au président IBK, nous ne sentons plus en lui la fibre patriotique qu’il avait auparavant.
Le président IBK n’a pas voulu créer assez d’espace de dialogue avec le peuple qui l’a si bien plébiscité. Il a privilégié la gestion familiale et patrimoniale du pouvoir au lieu de faire une gestion démocratique du pouvoir, tout cela explique aujourd’hui son échec personnel en politique.
Il a intérêt à tout mettre en œuvre pour faire fléchir la position de la France pour que l’administration malienne soit présente à Kidal avant la date de la tenue du Sommet.
Au cas contraire, sa responsabilité devant l’histoire sera totalement engagée.
La réussite totale du Sommet dépend essentiellement de retour définitif de l’administration à Kidal. Si cela se réalisait comme nous le souhaitons tous, ce serait une réussite personnelle pour le président de la République et pour le Sommet Afrique-France.
Yacouba Coulibaly
Administrateur des postes à la retraite
Kalabancoura, Bamako