Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Somalie: des jihadistes du groupe EI s’emparent d’une ville du Puntland

Selon plusieurs sources, des partisans du groupe EI ont pris le contrôle mercredi matin 25 octobre de Qandala, une ville portuaire située dans la région semi-autonome du Puntland. Cette prise serait une première pour l’organisation jihadiste en Somalie.

rebelles islamistes somaliens shebab

C’est peut-être une nouvelle preuve de la montée en puissance de l’EI en Somalie. Selon une bonne source, une cinquantaine d’islamistes ont attaqué la ville mercredi dans la matinée. Après de brefs affrontements avec les forces de sécurité, les assaillants ont pris le contrôle de cette localité d’environ 20 000 habitants située quasiment à la pointe nord-est du pays, dans la région semi-autonome du Puntland.

D’après un officier somalien cité par l’AFP, les soldats étaient peu nombreux et ont dû battre en retraite. Selon lui, ce serait la première fois que l’organisation Etat islamique s’empare d’une ville somalienne. Jusqu’à présent, dit le policier, le groupe EI se contentait de faire des incursions dans des villages avant de se retirer rapidement.

Des Shebabs tentés par Daech

Malgré cette prise, la puissance actuelle de l’organisation Etat islamique en Somalie reste difficile à évaluer. D’après les spécialistes le nombre de ses membres oscillerait entre plusieurs dizaines et quelques centaines. Une partie sont d’anciens islamistes shebabs ayant fait défection. En décembre 2015, l’armée kényane avait par exemple affirmé que 200 hommes armés avaient rejoint le groupe EI. Un mois plus tard, ces derniers ont posté une vidéo sur laquelle deux Somaliens issus de la branche libyenne félicitaient ces défections. Ils menaçaient également leurs rivaux de punition divine.

Depuis l’émergence de l’organisation Etat islamique, les shebabs, qui ont fait allégeance à al-Qaïda depuis 2012, sont divisés entre ceux voulant rester fidèles à al-Qaïda et ceux tentés par Daech. Il y a un an, Abdulqadir Mumin a fait défection. Ce responsable shebab s’est rallié à l’organisation Etat islamique et a créé une branche somalienne. Né justement au Puntland, la région où se trouve la ville de Qandala, l’homme était à l’origine un prêcheur radical passé par la Suède et la Grande-Bretagne. Rentré au pays en 2010, il a d’ailleurs un temps dirigé la faction shebab du Puntland.

Depuis plusieurs mois, le groupe EI met la pression sur ses adversaires. En mai 2015, une vidéo montrait cinq de ses combattants somaliens encourager leurs compatriotes à rejoindre le califat.

Une prise symbolique

Sur les images diffusées par le groupe Etat islamique après l’attaque de mercredi, la prise de Qandala se déroule rapidement. Une colonne d’hommes cagoulés descend des montagnes pour fondre sur la ville du bord de mer. Sans un coup de feu, ils investissent les rues, la mosquée et une terrasse dominant la plage, sur laquelle ils font flotter leur drapeau noir.

C’était une victoire militaire sans grande gloire, donc, remportée par ce qui semble n’être qu’un groupuscule. Mais une victoire dont la portée symbolique est importante. Même s’il était notoire que l’organisation EI disposait d’une katiba active dans les montagnes somaliennes, c’est la première fois que le groupe se conquiert ouvertement un fief dans le pays, si petit soit-il.

Et cela, pas n’importe où : sur un point stratégique de l’Etat semi-autonome du Puntland, sur les rives de la mer Rouge, face au Yémen. Une région où florissait encore récemment le business de la piraterie et où les milices claniques exercent un contrôle étroit.

Le Puntland est par ailleurs donc la région natale de l’émir de l’organisation Etat islamique en Somalie. Son retour à la terre natale est donc également un défi lancé à son propre clan.

 

Source: Rfi

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance