Notre capitale accueille, du 5 au 6 de ce mois, la 8e réunion des Opérateurs et fournisseurs de services des télécommunications (COFTEL) de l’espace UEMOA.
Le Conseiller technique du ministère de l’Economique numérique du Mali, Assana DIAWARA, a procédé, hier mardi, à l’ouverture de cette rencontre annuelle en présence du président en exercice de la COFTEL et du représentant de la commission de l’UEMOA au Mali. Déjà à l’ouverture des travaux, les opérateurs affichent leur colère contre les OTT (Over the Top) qui sont, notamment Skype, Viber, Whatsapp, Immo, Messenger Facebook…
Des responsables de structures membres de la COFTEL, des représentants des autorités de régulation, des représentants des ministères de l’Économie, de l’information et de la Communication de l’espace de l’UEMOA y prennent part. Ils vont discuter et échanger, au cours de cette réunion des défis et perspectives du secteur de la télécommunication.
Pour ce faire, la conférence de la COFTEL a retenu pour cette édition les thèmes tels que « La croissance des OTT : un modèle économique à inventer sur le marché des télécommunications et/ou une régulation à adapter aux évolutions technologiques » ; « Le e-commerce » ; « Le mobile monnaie » ; « Le trafic via les réseaux de télécommunication », entre autres.
Le Directeur général d’Orange Mali, qui préside la présidence de la COFTEL, a souhaité la bienvenue aux différents délégués des États membres de la COFTEL qui ont fait l’honneur au Mali de prendre part à cette conférence. M. DIENE, dans son discours, a relevé le rôle combien important du secteur de la télécommunication dans l’essor des pays dans lesquels ils opèrent. Selon lui, de par leurs activités, le secteur participe fortement à la relance économique des pays.
Aussi, il a salué la volonté politique des autorités des États membres de l’UEMOA qui ont décidé, au cours des années 1990-2000, à la démocratisation de la télécommunication par l’ouverture du marché et la privatisation des Opérateurs historiques. C’est cette réforme, a-t-il relevé, qui est à la base du développement sans précédent du secteur des télécommunications.
Il a fait savoir également que l’une des retombées de cette réforme permet aux populations d’avoir accès à la téléphonie avec une baisse sensible des coûts de communication téléphonique. Sans compter, a-t-il ajouté, une plus grande disponibilité territoriale et accessibilité tarifaire de l’Internet au profit des populations et surtout des entreprises.
Les conséquences des OTT
Toutefois, près de 2 décennies après ces fortes mutations, il y a nécessité, selon M. DIENE, pour les acteurs du secteur de maîtriser le cadre qui régit leurs activités afin qu’ils puissent consolider les acquis et aller dans la satisfaction des besoins des clients.
Sur les thèmes de cette conférence, le président en exercice de la COFTEL dira qu’ils sont tous d’actualité parce que correspondant aux défis auxquels le secteur est confronté. En effet, il a indiqué qu’avec l’évolution de la technologie, il y avait de nombreuses pratiques sur le net qui sont en train d’impacter négativement sur les activités des opérateurs et fournisseurs de télécommunication.
Concrètement, il fait allusion aux OTT relatifs à Skype, Viber, Whatsapp, Immo, Messenger de Facebook, etc. qui sont fréquemment utilisés par les clients en lieu et place des appels téléphoniques ordinaires. Ce qui est un manque à gagner pour les acteurs du secteur, a-t-il noté.
« Ces tendances majeures mettent en péril nos revenus, la pérennité de nos entreprises et les recettes budgétaires de nos États. Par ailleurs, dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu au sein de l’UEMOA, nos États ont lancé des projets d’identification de nos bases clients, projets que nous saluons et qui constituent pour nous une opportunité pour notre secteur de contribuer à la lutte contre le terrorisme et les organisations mafieuses. Cependant, il convient de souligner que le talon d’Achille de ce dispositif sécuritaire constitue les appels ou SMS passés par le biais des OTT. Clairement, les OTT constituent de véritables menaces sécuritaires pour nos pays », a-t-il prévenu.
Ainsi, l’instar du Royaume du Maroc qui a interdit purement et simplement les OTT pour des raisons sécuritaires, il demande aux États membres de l’espace de prendre des mesures pour surseoir aux activités des OTT dans la zone UEMOA.
Selon le représentant de la commission de l’UEMOA, Ayih Atay AGBOBLY, les OTT, qui offrent de services de Telecom (SMS, MMS, voix, vidéos, texte, images, groupes, etc.) en partie ou totalement aux services des opérateurs historiques sans rien leur reverser, vont augmenter de chiffre d’affaires. Il a soutenu que de 8 milliards de dollars en 2014, les chiffres d’affaires des OTT vont passer à 31,6 milliards de dollars en 2019.
Face à toutes ces mutations, le représentant du ministre, M. AGBOBLY, a exprimé toute l’attention que la commission de l’UEMOA accorde aux conclusions des travaux de cette conférence.
Par Sikou BAH
Source: info-matin