Les défis à relever au Mali sont multiples. La marmite politique au Mali est en ébullition. Elle bout à 100°. Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita, tourmenté, déçu, mais plus que jamais déterminé, a rencontré séparément rencontré les représentants des partis politiques de la majorité présidentielle et de l’opposition. C’était le 20 novembre denier au palais de Koulouba. L’intonation, le poids des expressions et des mots, les gestes, tout cela prouvait que le Président I.B.K est confronté à de réelles difficultés. Devant cette situation, le Président a fait un éclatant désaveu de sa majorité.
La tournure de la situation politique au Mali est en passe de donner raison à ceux qui affirmaient et appréciaient le charisme du candidat I.B.K pendant la présidentielle de juillet 2013. Ils disaient qu’il n’avait pas de parti.
En effet, le choix porté sur Moussa MARA, cadre d’un autre parti pour le nommer Premier ministre est une preuve suffisante. Quoi qu’il advienne, le Président de la République est accompagné d’une majorité présidentielle forte de 62 partis politiques.
Mais IBK se sent seul. Les défis à relever sont débordants à savoir la crise sécuritaire, la grève des fonctionnaires, la surfacturation, la fièvre à virus Ebola. Il vit au quotidien dans la solitude malgré la ribambelle de formations politiques avec des leaders affirmant et réitérant à tout bout champ leur soutien au Président de la république. Le torchon brûle entre le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita et sa majorité présidentielle. Il s’est assumé le 20 novembre dernier en prenant le taureau par les cornes.
En effet, le Président de la république n’a eu d’autres choix à l’entame de ses propos, que de manifester sa déception à l’égard de sa majorité présidentielle au cours de sa rencontre avec cette dernière.
Faut-il rappeler que les partis politiques regroupés au sein de la Coalition pour la Majorité Présidentielle(CMP) n’ont pas pu remplir la salle de mille places du CICB lors de leur rentrée politique. Pire, le chef de l’Etat pense que la majorité présidentielle a failli sur toute la ligne quand il s’est agi de soutenir les actions du gouvernement.
En témoigne ses propos durs à l’endroit de ses amis : « ….. Beaucoup de choses se disent, mais en un moment, des voix les plus autorisées doivent se lever pour rectifier le tir. Celles-ci ne doivent venir de nulle part que de la majorité. Mais, hélas ! Elle est non seulement inaudible mais peu convaincante. Or, une majorité présidentielle doit être active, confiante travaillant en bonne intelligence avec le gouvernement pour expliquer les projets de développement en cours et apporter des réponses à certaines interrogations. Une majorité intelligente et non complice, docile et incapable d’apporter sa voix au rendez-vous du débat politique sur des sujets intéressants la vie des citoyens », a-t-il martelé.
Les échanges ont néanmoins porté sur le contrat d’achat de l’avion présidentiel et de fourniture de matériels militaires à notre armée nationale, la situation épidémiologique du virus Ebola au Mali et le point sur les pourparlers inter-Maliens à Alger.
Prenant la parole le Président de la Coalition Dr. Boulkassoum Haidara en se gardant de rappeler au Président de la République que le meilleur défenseur d’un gouvernement ce sont les décisions et les actions qu’il pose, ce qui n’est pas le cas aux yeux de beaucoup de nos compatriotes, lui a assuré tout de même leur soutien docile, indéfectible et sans condition.
Espérons que la leçon a été bien apprise. Et c’est visiblement le cas.
Moussa Wélé DIALLO