Depuis l’attaque meurtrière du 8 août qui a visé des localités relevant de la commune de Ouatagouna, dans le cercle d’Ansongo, région de Gao, la situation devient de plus en plus catastrophique au niveau de cette zone. Déjà, on enregistre près de 600 ménages qui se sont déplacés vers d’autres localités plus sécurisées de la région de Gao. Selon nos sources, certaines de ces localités qui abritent ces déplacés ont largement dépassé leurs capacités d’accueil.
Sans compter le fait que les rations alimentaires mises à disposition par l’Etat et les ONG sont insuffisantes. Notons que ces ménages déplacés ont été enregistrés dans les localités de Labbézanga (plus de 200 ménages) Ansongo (plus de 358 ménages) et Gao (près de 100 ménages).
On dénombre d’autres ménages dans de petites localités mais qui n’ont pas été enregistrés par les organisations humanitaires ou le service local du Développement Social.
Selon nos sources, d’autres mouvements des populations ne sont pas à exclure puisque les terroristes profitent du faible déploiement des Forces de Défense et de Sécurité dans le cercle d’Ansongo pour mener des incursions dans certaines localités menaçant les habitants de quitter les lieux au risque d’être pris pour cible.
D’après un administrateur que nous avons joint sous le sceau de l’anonymat, c’est bien que l’Etat et ses partenaires soient mobilisés au chevet des déplacés. Toutefois, il déplore que ces aides ne parviennent pas aux habitants de Ouatagouna qui ne peuvent plus s’adonner à une quelconque activité économique à cause de l’insécurité. Ils sont terrés chez eux, privés d’eau, de nourriture et même des soins les plus élémentaires
Par ailleurs, il a aussi indiqué qu’à Ansongo il y a un receleur connu de tous et qui n’a jamais été inquiété. Généralement, c’est ce dernier qui se charge de vendre les bétails volés dans le cercle d’Ansongo en toute impunité. Il a même été reconnu par des déplacés qui ont peur de le dénoncer par crainte de représailles des terroristes. En effet, à chaque fois qu’il est identifié par un propriétaire de bétail, le receleur en question fait mine de passer un coup de fil à haute voix à ses complices leur demandant de mener plus de représailles contre les personnes restées sur place. C’est donc une situation très alarmante que traverse actuellement la Commune de Ouatagouna qui continue à se vider de ses habitants. A l’allure où les choses évoluent une grave crise humanitaire n’est pas à exclure.
Massiré DIOP
Source: l’Indépendant