L’Organisme international OCHA a évalué, le vendredi dernier, la situation humanitaire de notre pays. Il ressort de son rapport de nombreux défis. Parmi lesquels celui d’insécurité alimentaire et nutritionnelle dont souffrent plus de 3 millions de Maliens. Ceci représente une hausse par rapport aux chiffres de novembre 2018.
L’Organisme international OCHA évalue périodique les défis humanitaires au Mali. Le vendredi dernier, cette Organisation a fait le point de la situation de deux semaines. Il concerne l’ensemble du territoire national. De façon générale, le rapport fait état de nombreux défis à relever en termes de protection sociale, de cohésion, d’assistance, etc.
Selon les chiffres provisoires du Cadre harmonisé, revue mars 2019, il y 3 244 417 personnes qui sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali, dont 323 682 en phase d’urgence. Ce nombre de personnes en phase d’urgence passera à 548 644 d’ici la période de soudure (juin à septembre). Ceci représente une hausse par rapport aux chiffres de novembre 2018.Cette situation est liée davantage au déplacement interne ainsi qu’à la baisse ou l’absence de production agricole, notamment dans certaines parties de la région de Mopti et les impacts des inondations particulièrement dans les régions de Ségou et Tombouctou. Mais, c’est la région de Mopti qui reste la plus affectée depuis deux ans.
Toujours pour la région de Mopti, à la date du 7 mars 2019, plus de 418 ménages soit 2932 personnes ont déplacé dans la ville de Mopti et ses environs. Les déplacés rencontrés à Mopti ville, viennent pour la plupart des zones de Ténenkou, Djenné, Macina et Koro tandis que ceux installés à Sévaré viennent de Bankass, Koro, Mondoro. Urgemment, ces déplacés avaient besoin prioritairement des vivres, des abris et des biens non alimentaires, des sources de revenus.
Quant à la région de Gao, ce sont les mêmes défis depuis deux ans. Il s’agit notamment des difficultés d’accès surtout dans les communes de Tin-Hamma, Talataye, Tessit et Intilit où les évaluations et les réponses ont souvent été retardées en raison de l’insécurité ; de combler le gap de déploiement de 1.000 enseignants et volontaires dans la région et la dotation en kits et mobiliers scolaires pour 100.000 enfants.
Quant à la région de Ségou, les regards sont tournés à l’après attaque de base militaire de Dioura le dimanche 17 mars dans le cercle de Ténekoun. Plus d’une semaine après cette attaque qui a fait 23 morts, les partenaires humanitaires n’ont rapporté à ce jour aucun mouvement de populations vers les communes de Nampalary, Dogofri et Niono. Mais la prudence est observée à tous les niveaux car, on ne sait pas encore quel sera le degré de riposte des FAMa dans la zone, ce qui pourrait occasionner des déplacements de populations vers ces 3 communes de la région de Ségou, qui constituent depuis le début de la crise les zones d’accueil des déplacés internes de Ténekoun et Youwarou.
Jean JACQUES
Source: Azalaï Express