Une délégation de l’AMDH conduite par son président, Me Moctar Mariko, s’est selon le communiqué de la structure, rendue à la garnison militaire de Kati, le mardi 1er septembre 2020, afin de s’enquérir des conditions de détention des personnalités militaires et civiles arrêtées suite aux événements du 18 août 2020. Même si les rumeurs de la libération de certains des détenus ont circulé, l’association soutient que ces personnalités sont toujours détenues par le Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP). Selon l’association, sa délégation n’a pas pu rendre visite aux personnalités détenues. Elle a, par ailleurs, reçu du CNSP des informations selon lesquelles les détenues se portent bien. «De l’avis des membres du CNSP, ces détenus seraient bien traités et recevraient des visites des parents. Cependant, l’AMDH n’a pu accéder aux détenus », a précisé Me Moctar Mariko. La demande d’autorisation de visite envoyée du CNSP depuis le 02 septembre n’a, jusqu’à présent, pas été répondue. « Ainsi, le 02 septembre 2020, elle a transmis au CNSP une demande de visite aux personnes privées de leur liberté, mais, malgré cette lettre et la relance faite le 18 septembre 2020, elle n’est toujours pas autorisée par le CNSP à exercer ce droit de visite en violation des textes internationaux et nationaux », déplore l’AMDH dans son communiqué.
Avant qu’elle ne soit autorisée à rendre visite à ces personnalités, l’association a formulé des recommandations pour le respect de leurs droits. La première de ces recommandations, c’est de demander au CNSP de réserver « à toutes les personnes entre leurs mains un traitement humain et non dégradant conformément aux engagements internationaux du Mali ». L’AMDH recommande également que « les cas des militaires détenus soient rapidement judiciarisés s’ils sont présumés auteurs d’infraction et qu’ils soient confiés à des structures d’accueil prévues à cet effet, et ce, conformément aux dispositions pertinentes de l’article 31 alinéa 2 de la loi n°055 du 16 décembre 2002 ». Enfin, elle a invité le CNSP à « remettre les détenus civils à la disposition de la justice ou tout simplement les libérer ».
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays-Mali