La Coalition Malienne “Publiez Ce Que Vous Payez” (PCQVP) a organisé une conférence de presse pour restituer les résultats d’une enquête qu’elle a menée sur le diagnostic du niveau de soutien reçu par les centres de santé de Bamako et les Collectivités abritant les sites miniers face à la Pandémie de COVID-19. C’était le mercredi 16 décembre 2020, en présence de son président Abdoul Wahab Diakité, son Secrétaire Général, Tiémoko Souleymane Sangaré, Mme Ly Fatoumata Coulibaly et Siaka Fofana, tous membres de ladite Coalition. .
En rappelant le contexte de l’élaboration d’un rapport d’une étude portant sur le ” Diagnostic du niveau de soutien reçu par les centres de santé de Bamako et des collectivités abritant les sites miniers du Mali en termes d’appui de l’Etat et des partenaires du Mali pour faire face à la Covid-19, le Président de la Coalition Publiez Ce Que Vous Payez a indiqué que depuis mars 2020, le Mali a connu les premiers cas de Covid-19, dans un contexte de réduction drastique de la subvention aux organismes publics. Selon lui, dans les hôpitaux, le financement est passé, en 2018, de 5 458 333 000 FCFA à 3 155 474 000 FCFA en 2019, soit une réduction de 2 302 859 000 FCFA, soit 58% de réduction. Conscient de cette situation, le Gouvernement de la république du Mali a pris des mesures qui sont entre autres: la mobilisation de 6 milliards 300 millions de FCFA ; l’ouverture d’un compte spécial alimenté par les contributions de bonnes volontés pour faire face à covid-19; la mise en œuvre du plan de riposte évalué à 500 milliards de FCFA, essentiellement consacré à l’amélioration du plateau technique des centres de santé, à la fourniture gratuite des vivres aux plus démunis, des masques pour la population et la gratuité des tranches sociales sur les factures d’eau et d’électricité durant deux (2) mois. « En plus de ces mesures, les partenaires techniques et financiers se sont mobilisés pour apporter un appui direct conséquent au gouvernement malien pour faire face à la gestion de la crise », va-t-il affirmer. Cependant, Abdoul Wahab Diakité a précisé que l’objectif de cette étude était de contribuer à la transparence de la gouvernance du fonds Covid-19 par l’évaluation de l’impact des mesures sociales du gouvernement sur les structures de santé et des communautés abritant les sites miniers du Mali. A lui d’ajouter que l’étude mené par son organisme a concerné, du 04 octobre au 23 novembre 2020, les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et le district de Bamako.
Selon M. Diakité, au regard des statistiques de ces derniers jours, les constats ont révélé que le Mali est en plein pieds de la seconde vague de propagation de la pandémie de COVID-19. Et, s’agissant des résultats de l’étude, il a indiqué que les données quantitatives ont été recueillies auprès de 100 personnels sanitaires et 50 individus au niveau des communes abritant les sites miniers. Ainsi, 68% du personnel sanitaire enquêté sont insatisfaits des conditions actuelles de travail au niveau des structures ; 76% des individus enquêtés dans les communautés ont reçu les kits d’hygiène et 84% ont reçu le masque de protection ; le niveau d’accès des communautés abritant les sites miniers aux mesures sociales du gouvernement est très insignifiant, car, elles ne sont pas dans les zones de concession de l’EDM et de la SOMAGEP. Sur cette question, à la date du 30 octobre 2020, la Loi de finance rectifiée 2020 qui se s’est élevée à 564 144 000 000 FCFA, et seulement 137 167 577 273 FCFA ont été crédités à la Covid-19. Et le montant engagé s’élève à 69 901 026 368 FCFA avec 65 548 299 561 F CFA dépensés et le montant disponible est de 71 619 277 712 FCFA. A la date du 30 novembre 2020, le crédit Covid-19 était de 137 395 335 712 FCFA dont 132 539 657 774 FCFA engagés pour une dépense de 129 985 332 577 FCFA, et le montant disponible est 7 410 003 135 FCFA, a expliqué M. Diakité. Sur la situation du fonds COVID, l’Etat avait fait une prévision de 15 500 000 000 FCFA et n’a pu obtenir que 4 607 000 000 FCFA, soit un taux de mobilisation de 29,72% à la date du 30 juin 2020. Cette situation s’expliquerait par une crise de confiance entre les Maliens et leurs autorités, a indiqué M. Fofana. Concernant l’utilisation des crédits Covid-19 au niveau des structures, Abdoul Wahab Diakité a affirmé que les fonds alloués à chaque DRS est de 50 000 000 de FCFA qui ont permis de financer les activités au niveau des districts sanitaires. Ce qui l’amène à signaler que les recommandations faite par PCQVP-Mali face à ces constats sont : le renforcement de la stratégie de réponse dans toutes les capitales régionales, l’ouverture des centres de dépistage et l’accentuation des activités d’information et de sensibilisation à travers le pays; le renforcement du niveau du plateau technique des hôpitaux à travers le fonds de concours (Respirateurs, lits de réanimations, moniteurs, Aspirateurs et extracteurs d’oxygène) ; l’instauration d’un fonds dédié à la prise en charge des épidémies et catastrophes dans les structures sanitaires ; le renforcement de l’accès des communautés abritant les sites miniers aux mesures sociales annoncées par le gouvernement.
Selon lui, l’aide financière de l’Etat aux structures sanitaires dans le cadre de la prévention et la riposte à la pandémie de covid-19 a servi plus au financement des activités de prévention et de prise en charge des malades atteints de Covid-19, de l’alimentation des malades et personnel de soins qu’à l’achat des gros équipements comme : le respirateur, le moniteur et l’aspirateur d’oxygène moyens indispensables pour l’amélioration du niveau du plateau technique. Ce qui fait que les plateaux techniques de nos hôpitaux ne sont pas à hauteur des risques de la pandémie, va-t-il ajouter. Pour sa part, le secrétaire général, Tiémoko Souleymane Sangaré a réclamé la bonne coordination des actions de sensibilisation au Mali. Il a indiqué que la non utilisation du Fonds COVID-19 reste une mauvaise gestion de la pandémie. Il a interpellé les autorités à investir l’argent du Fonds COVID-19 dans les hôpitaux afin de relever leurs plateaux techniques.
Fakara Faïnké
Source: Lerepublicainmali