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Situation au Mali : La Cedeao favorable à la levée progressive des sanctions

En échange, l’institution sous-régionale réclame la mise en place immédiate d’une transition civile et l’organisation
des élections d’ici 12 mois

 

Ainsi, en ont décidé les chefs d’État de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) lors d’un sommet virtuel tenu le vendredi dernier, sous la présidence du président nigérien Mahamadou Issoufou. Le Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), qui a pris le pouvoir et plaide sans cesse pour la levée des sanctions, devra donc concéder bien plus que la remise en liberté de l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Le geste, espère-t-on, devrait amener les dirigeants ouest-africains à reconsidérer leur position.

Lors de ce Sommet, les chefs d’État ont plutôt manifesté leur souci d’un retour, dans les plus brefs délais, à une situation institutionnelle normale au Mali. Sur la base du rapport circonstancié du médiateur Goodluck Jonathan, qui leur a permis de mieux connaître la situation, ils ont juste pris acte de la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta et de sa libération, intervenue quelques heures avant cette rencontre.

Ils ont donc demandé aux responsables du CNSP d’engager une transition civile immédiatement en consultation avec la Cour constitutionnelle, les partis politiques, les organisations de société civile et tous les autres acteurs. Cette transition, ont-ils estimé, doit prendre en compte la nomination d’un président de la transition qui doit être une « personnalité civile, reconnue pour ses qualités professionnelles et sa probité intellectuelle et morale».

Précision de taille : celui qui sera désigné pour diriger la transition ne pourra pas se présenter à la prochaine élection présidentielle et « aucune structure militaire ne devrait être au-dessus de ce président». Aussi, le Premier ministre doit être un civil, également reconnu pour ses qualités professionnelles et sa probité intellectuelle et morale. Tout comme le président, il ne pourra pas se présenter à la prochaine élection que son gouvernement devrait organiser, en même temps que les législatives, dans un délai de 12 mois.

De l’application de ces décisions dépend, désormais, la levée des sanctions prises contre notre pays. Dès le lendemain de la démission de Ibrahim Boubacar Keïta, faut-il le rappeler, la Cedeao a isolé le Mali en demandant à tous ses pays membres de fermer leurs frontières. Le pays est également suspendu de tous les organes de décisions de l’Organisation et ce, jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel.

Ces sanctions seront «levées progressivement en fonction de la mise en œuvre des décisions», a indiqué le président Mahamadou Issoufou. Le président nigérien avait, à l’ouverture des travaux, blâmé les militaires pour leur refus de rentrer dans leurs casernes et défendu le principe général de sanctions. «Pour un pays, le putschisme est une grave maladie. Pour en guérir, une seule ordonnance : les sanctions», a-t-il déclaré. Selon lui, les militaires refusent de «regagner les casernes alors que le pays est en guerre, ce qui exige, plus que jamais, que l’armée se concentre sur sa mission traditionnelle». L’ennemi cherche justement «à exploiter le vide institutionnel actuel», a-t-il mis en garde.

Par ailleurs, les dirigeants ouest-africains ont appelé à la finalisation urgente d’un accord sur la transition politique entre la Cedeao et notre pays et invitent l’Union africaine et les Nations unies à endosser cet accord. Pour son suivi, un Comité sera mis en place, comprenant le médiateur, les présidents du conseil des ministres et de la Commission de la Cedeao, et incluant les représentants de l’UA et de l’Onu à Bamako.

Les chefs d’État de la Cedeao, qui sont convaincus que ces mesures «contribueront certainement à guérir le Mali des démons du putschisme», se sont donné rendez-vous pour le 7 septembre à Niamey, où se tiendra le 57è Sommet ordinaire de l’Organisation sous-régionale. Il y sera fait le point de l’évolution de la situation dans notre pays.

Issa Dembélé

Source : L’ESSOR

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