Excipant de la timidité et du retard accusé dans la révision des listes électorales, le département de l’administration territorial s’est fendu d’une mesure de rattrapage quasi inédite. Il s’agit d’une prolongation des délais des opérations censées s’achever en décembre dernier. Pour la mise à jour du fichier électoral passe, le nouveau modus operandi consiste entre autres à faciliter l’enrôlement les nouveaux citoyens en âge de voter par des dérogations. Il suffit, en clair, de prouver qu’on en a le droit, par la présentation notamment d’un simple acte de naissance ou d’une pièce d’identité quelconque, pour figurer les listes électorales. Censée rattraper le retard des traditionnelles opérations de révision des listes, la mesure contraste manifestement avec les assurances précédemment quant à la récupération des bases de données maliennes confisquées par ses concepteurs étrangers, grâce à des talents nationaux. Le contraste réside aussi dans le recul que traduit le retour à un mécanisme d’enrôlement rudimentaire pour un système électoral censé avoir atteint sa sécurisation accomplie avec l’expérience de la biométrie. Dans un pays dont la déstabilisation institutionnelle est imputée à la crise électorale, il n’est pas indiqué d’en semer les germes par un recours aux processus désuets et contestables.
Source: Le Témoin