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SIKASSO : Kourouma associe maraîchage et alphabétisation

La commune rurale de Kourouma située à 75 km de Sikasso a abrité samedi dernier la cérémonie de remise d`attestation à plus de 100 femmes alphabétisées en langue nationale bambara.

Les femmes rurales constituent le pilier de la survie alimentaire familiale et leur rôle d’éducatrice des enfants est indéniable. Et, pourtant, en milieu semi-urbain et rural, elles sont analphabètes à plus de 80 %. Il existe également une relation directe entre le niveau d’éducation des femmes et la santé, l’hygiène, la nutrition des enfants, la planification familiale, l’accès des fillettes à l’enseignement. Toutes ces considérations devraient militer pour une action urgente et prioritaire en faveur de l’alphabétisation des femmes rurales. C`est pourquoi le conseil communal de Kourouma conduit par M. Adama Nanpounon Diarra a initié une formation des femmes rurales de 4 groupements de sa Commune avec l`appui technique et financier de ses partenaires.

La fin de la session de formation a été ponctuée par une cérémonie de remise d`attestations à ces femmes, au cours d’une fête grandiose a Kourouma situéeà 75 km au Nord -ouest de Sikasso, le samedi 30 juillet 2016  à la veille de la Panafricaine des femmes. La Commune rurale de Kourouma compte 18 000 habitants ayant pour activités principales 1’agriculture et l’élevage.

Après le mot de bienvenue du représentant du chef de village  aux hôtes du jour, le maire de la Commune rurale de Kourouma, Adama Nanpoumon Diarra ovationné par les populations de sa Commune, a tenu à exprimer d`abord ses ambitions en langue locale, un contact convivial vecteur de développement local. Selon lui, tout est parti de la base, où lors d`une session ordinaire du conseil communal où il a constaté le déséquilibre d`alphabétisation entre les conseillers communaux eux-mêmes et l`autre plaque tournante de développement local sa commune : les femmes.

Le besoin de lire, écrire et compter ne peut se manifester chez les femmes rurales que s’il est créé. La « fonctionnalité » des femmes n’est plus à considérer comme seulement une composante de l’alphabétisation, mais comme un élément du processus d’apprentissage et de participation à la vie active. « Organisées en groupements, les femmes acquièrent non seulement des connaissances nouvelles, mais elles manifestent également un intérêt accru pour la vie communautaire à laquelle elles participent plus volontiers. Elles deviennent plus réceptives aux problèmes les concernant et sont mieux équipées pour affronter les difficultés inhérentes à leur condition de vie ». a dit le maire.

Le Projet d’alphabétisation appliquée au maraichage pour quatre groupements féminins dans la commune rurale de Kourouma, cercle de Sikasso a démarré le 29 avril dernier. Le projet a pour objet de renforcer l’acquisition des connaissances instrumentales (lecture, écriture et calcul) et les compétences de vie liées à l’activité de maraîchage au profit des bénéficiaires. Grâce à l’ONG Human Network chargée de la mise en œuvre et financé par le PENF/Helvetas Suisse Intercooperation, et Oxfam, il se réalise dans 4 villages de la commune : Nienzérébougou Kourouma Dougoubala Niangnéguéla. Pour une première phase le projet permettra de renforcer  les capacités techniques d’au moins 120  personnes dont 110 femmes et 14 hommes à gérer leurs activités à travers des thématiques appropriées d’alphabétisation.

Comme résultats attendus, les femmes apprenantes seront capables d`utiliser des outils simples de gestion administrative et financière de leur AGR (activité génératrice de revenus). L`initiative est soutenue par l`association des ressortissants de Kourouma à Bamako « Wonatan » (l`union fait la force), elle a pour objectif de promouvoir le développement local en réduisant le chômage et l`analphabétisme a dit Soumaïla Diamouténé représentant de l`association. Le consortium des partenaires techniques et financiers représenté  par Vincent Coulibaly a fait savoir que ce projet d’alphabétisation des femmes productrices trouve sa justification dans la faible participation des femmes dans la gestion des unités de transformation et des organisations paysannes structurées. Il a indiqué que ce projet d’alphabétisation a été élaboré, dans 3 régions du Mali (Sikasso, Mopti, et Tombouctou) afin que ces femmes soient capables de contribuer efficacement à la gestion des structures mises en place dans le cadre du projet et dans la vie de tous les jours. Le directeur du centre des ressources et langues nationale Zoumana Coulibaly  a témoigné de l’engouement des femmes, très motivées et désireuses d’apprendre.

La particularité de ce programme d’alphabétisation, mené avec beaucoup de conviction par les autorités locales, tient au fait qu’il s’adresse aux femmes des zones rurales et qu’il utilise la langue principale de la localité. En outre, les cours théoriques s’accompagnent d’activités pratiques et productives tel que l’élevage, l’agriculture, le maraîchage. Ces activités, pour lesquelles les femmes s’organisent en groupements productifs, assurent non seulement leur participation active, mais leur permettent également d’en tirer des bénéfices pécuniaires. Le représentant du ministre de l`éducation Adama Diarra DCAP de Kignan a remercié les plus hautes autorités pour la mise en œuvre du programme et la participation des collectivités. Il a  fait remarquer que ce projet, mis en œuvre a apporté un certain nombre de changements, notamment, les échanges entre organisations paysannes et celles des femmes pour négocier les prix de vente de produits agricoles.

L’Etat va continuer à suivre ces actions. La post-alphabétisation, qui permet d’entretenir les connaissances acquises et de donner une vraie signification à toute action d’alphabétisation à savoir l`apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul en liaison avec des activités génératrices de revenus a été soutenue par la remise ce 30 juillet 2016 aux femmes de  matériels didactiques en langue nationale bambara.

La directrice régionale de la promotion de la femme de la famille et de l`enfant, Mme Bocoum Hawa Guindo, a dit que l’importance de l’éducation des femmes et ses effets positifs sur la condition des femmes n’est plus à démontrer. Elle entraîne en premier lieu une évolution dans leur comportement, valorise leur image à leurs propres et de  ceux de leur entourage, leur donne une plus grande confiance en elles-mêmes et permet une prise de conscience du rôle qu’elles jouent ou peuvent jouer dans la société, ainsi que des droits dont elles ont ou pourraient avoir la jouissance.

Cependant l`une des raisons essentielles pour lesquelles il est difficile d’aborder une action d’alphabétisation des femmes rurales est le temps libre limité dont elles disposent. Confrontées à des préoccupations plus immédiates qui relèvent souvent de la simple survie, les femmes rurales ne considèrent pas encore l’alphabétisation comme une priorité.Elles ne saisissent pas toujours non plus l’intérêt des projets d’alphabétisation qui leur sont proposés, surtout si elles n’ont pas été directement associées à leur élaboration et leur mise en œuvre. Dans un proche avenir  300 femmes seront alphabétisées et renforceront leurs connaissances sur la gestion, la santé et l’environnement. Une remise d`attestation et des matériels didactiques aux femmes des 4 groupements des 4 villages sous l`encouragement de l`état représenté par le sous-préfet de Kignan et les sonorités musicales du terroir, le balafon et le Bari ont mis fin à la cérémonie.

B.Y.Cissé

Sikasso

 

Source: lesechos

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