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Signature d’un nouveau cessez-le-feu au Soudan du Sud

Le président sud-soudanais, Salva Kiir, et son ancien vice-président Riek Machar ont signé un accord prévoyant un nouveau cessez-le-feu et une reprise des négociations le 20 février. Les trêves précédentes n’ont jamais tenu plus de quelques jours.

soudan sud deux hommes forts Riek Machar gauche Salva Kiir droite

Après 13 mois de guerre et de nombreux cessez-le-feu violés, un constat s’impose aux diplomates à l’œuvre pour résoudre la crise sud-soudanaise : un accord entre belligérants ramènera au mieux à la situation pré-conflit, sans traiter ses causes.

Toute la semaine, un sommet de l’organisation intergouvernementale est-africaine (Igad), médiatrice dans les pourparlers sud-soudanais, n’a cessé d’être reporté. Il s’est finalement tenu dimanche soir pour déboucher sur un accord intérimaire entre les chefs des deux camps belligérants, le président, Salva Kiir, et son ancien vice-président, Riek Machar.

Cet accord prévoit un nouveau cessez-le-feu – le septième en un an – à partir de lundi matin et une reprise des négociations le 20 février, Salva Kiir et Riek Machar, dont la rivalité a provoqué et nourrit le conflit, ne s’étant pas entendu sur le partage de pouvoir proposé par les médiateurs.

En un an de négociations laborieuses pour ramener la paix au Soudan du Sud, les espoirs de décrocher un vaste accord qui s’attaquerait aux problèmes de fond du Soudan du Sud se sont au fil du temps évanouis. “Cette chance est passée”, estime un diplomate européen impliqué dans les laborieuses et coûteuses discussions. Les pourparlers s’enlisent dans la capitale éthiopienne. Plusieurs promesses de paix ont été arrachées à Kiir et Machar, mais n’ont jamais duré plus de quelques jours.

“Gros buveurs”

Les délégations sud-soudanaises présentes à Addis Abeba, dont les membres sont surtout qualifiés de gros buveurs par les diplomates, ont déjà coûté 20 millions d’euros, largement financés par l’Union européenne (UE).

Elles étaient à l’origine hébergées au somptueux Sheraton, où les participants pouvaient passer le temps dans 11 restaurants et bars, une piscine équipée de haut-parleurs sous-marins ou un spa. La nuitée s’établit autour de 270 euros.

La facture s’allongeant dangereusement, les délégations ont été priées de rejoindre le Radisson Blu, et ses chambres deux fois moins chères. Les délégations continuent cependant de réclamer et d’obtenir des per diem de 220 euros.

“Le gâchis est énorme”, résume un diplomate européen. “On nous pardonnera d’avoir l’impression qu’ils s’intéressent aux per diem, aux hôtels de luxe, aux bars et mini-bars, en profitant des boîtes de nuit d’Addis Abeba, mais pas à la paix”, renchérit un autre diplomate. “Ils ne semblent avoir pris aucune mesure de l’urgence de la situation ou de leur responsabilité vis-à-vis des gens sur le terrain qui meurent. Ils montrent un mépris total pour leur population”.

Les Sud-Soudanais eux-mêmes sont exaspérés. “Certains discutent tranquillement de politique à Addis Abeba pendant que d’autres sur le terrain se battent et meurent, ont déclaré les évêques du pays dans un communiqué. Cette guerre est une affaire de pouvoir”.

Point de vue partagé par un diplomate à Addis, pour qui l’affaire se résume à “deux personnes et leurs hommes de mains qui se battent pour voler les richesses du Soudan du Sud”. Pendant ce temps, la moitié des 12 millions d’habitants du pays ont besoin d’aide, selon l’ONU, qui abrite dans ses bases quelque 100 000 civils qui ont fui les affrontements.

Région divisée

Les pourparlers piétinent aussi certainement pour d’autres raisons liées aux acteurs de la médiation eux-mêmes : le Kenya et l’Ouganda ont d’importants intérêts économiques au Soudan du Sud et rechignent à frapper de sanctions les belligérants. L’Ouganda a directement envoyé des troupes soutenir Kiir contre Machar, de son côté soupçonné de soutien soudanais.

“La médiation reflète un conflit très très difficile dans une région divisée”, résume un diplomate. Le conflit est d’autant plus compliqué qu’il n’oppose plus seulement une armée fidèle à Kiir et des mutins loyaux à Machar, mais une vingtaine de groupes, allant de milices disparates à des rebelles issus de la région soudanaise du Darfour.

L’envoyé spécial de l’UE pour la Corne de l’Afrique, Alex Rondos, se demande toutefois qui, au vu de la complexité de la situation, aurait pu faire mieux que l’Igad. “Nous parlons de la décomposition de l’ensemble du système politique du Soudan du Sud, et l’Igad a réussi à contenir ce qui aurait pu tourner à une dangereuse confrontation régionale. Cela aurait pu dégénérer en une guerre par alliés interposés”.

Les combats ont éclaté à Juba en décembre 2013, alors que Kiir accusait Machar de tentative de coup d’État. Le conflit, émaillé de massacres interethniques, s’est rapidement étendu au reste du pays. Les États-Unis et l’UE ont bien imposé des sanctions contre des responsables des deux camps, mais pas contre Kiir et Machar.

Les diplomates n’ont eux pas d’autre choix que de continuer à travailler à un accord, même a minima. “Un accord qui permettra à chaque partie de voler ce qu’elle veut et arrêtera les tueries, même s’il n’apporte pas une paix durable”, lâche l’un des diplomates européens. “Nous devons arrêter les tueries”.

Source: france24 Avec AFP

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