Les tueries, les amputations, les viols, la lapidation et la destruction de mausolées dans l’impunité totale n’ont pas suffit, la sagesse du peuple malien à accepter au nom de la paix les criminels n’ont pas émoussé leur ardeur à s’empêtrer dans la violence, l’engagement des autorités de la République à signer un accord mi-figue mi-raisin au motif du donner et du recevoir propre à toute négociation, que veut donc la frange récidiviste de la Coordination des Mouvements de l’Azawad ? Que reste-t-il pour le Mali et l’ensemble des signataires de l’accord, dont le crédit ne tient plus qu’au respect strict du cessez-le-feu de gré ou de force ?
Le vendredi 15 mai 2015 a vécu au Centre International de Bamako. Il y a eu la signature de l’accord de paix par toutes les parties éprises de paix et soucieuses du développement du Mali. Messieurs de la CEDEAO, de l’Union européenne, des Nations unies, devrait-on continuer à violer le cessez-le-feu ?
Le Président Ibk a pourtant été clair : » Avons-nous jamais violé un cessez-le-feu, avons-nous jamais violé la cessation des hostilités ? Il serait convenable, il serait saignant que les Nations unies fassent preuve de justice et d’équité à cet égard là. Chaque fois qu’il y a eu violation de cessez-le-feu, violation de la cessation des hostilités, nous l’avons acté, nous avons signalé. Rarement, nous avons été entendus. On nous a toujours dit : oui » les parties » ! » Les parties » ? Un peu de respect pour notre peuple. Le Mali est un peuple de dignité avérée au long des siècles. Un peuple qui, dans la communauté internationale, n’a jamais manqué à ses engagements internationaux, et il continue de le faire aujourd’hui et pourvu qu’en retour il soit l’objet d’un minium de respect « .
Ces propos sont-ils tombés encore une fois dans l’oreille d’un sourd ?
Et Ibk de préciser que l’accord reste ouvert aux signatures de ceux qui n’en ont pas encore connu l’intérêt, pourvu que ce ne soit une prise en otage du Mali et de la paix au Mali.
N’est-ce pas ce à quoi on assiste aujourd’hui ?
Aussi, pourquoi devrait-on signifier au Mali qu’il n’est pas question que l’on profite de l’accord pour attaquer ceux qui n’ont pas paraphé ou signé, et permettre à ces assaillants d’attaquer sans cesse le Mali ?
Encore là, Ibk n’a pourtant pas manqué de marteler : » Nous ne sommes pas des gueux. Nous sommes des gens de bonne compagnie. Nous sommes un pays de vieille civilisation. Le Mali a accepté beaucoup. Le peuple malien est à saluer. Mais que nul ne se trompe sur la qualité de sa dignité, de son sens de la dignité et de sa compréhension de la chose internationale. Je dis donc qu’il est temps que les malices cessent et que ceux qui ont en charge de missions d’aider à parvenir à la paix fassent en sorte que les choses soient transparentes, qu’ils soient d’égale partage ; et que nul ne se méprenne, et puisse prendre une telle souplesse dans l’engagement, telle ouverture pour une faiblesse ou un encouragement à persister dans l’erreur. Ce ne serait pas rendre service à la paix mondiale. Les Nations unies nées à la suite de la Seconde Guerre mondiale ont pour vocation à assurer la paix mondiale pour les temps à venir et l’organe en charge de le faire est le Conseil de Sécurité, qui opine sur rapports, pourvu que ses rapports soient des rapports équilibrés, justes, sincères, et qui disent la réalité ».
Où en est-on aujourd’hui et qu’en disent les Nations Unies ?
Surtout que dès le paraphe de l’accord en Alger, ce jour, il a été dit, entendu, convenu que cela mettait un terme à la négociation. Et avant le paraphe il avait été dit avec gravité, avec solennité que tout celui-là, toute celle-là qui s’aviserait de ne pas parapher l’accord qu’il en cuirait. Pourquoi donc jusqu’ici la Communauté internationale n’a pas mis le feu aux fesses des contrevenants ?
Au Mali, ne reste-t-il plus qu’à tourner le regard vers la Russie et la Chine pour débloquer une situation dont ceux qui détiennent aujourd’hui les clés apparaissent comme nos pires ennemis en leur qualité de commanditaires des atrocités dont notre peuple souffre depuis déjà quatre ans ? Il nous faut mener la réflexion.
Mamadou DABO4
Source: Zénith Balé