“Nous avons élaboré de nouveaux statuts de l’arbitre et de l’arbitrage qui sont sur la table du C. E pour adoption”
Dans cet entretien exclusif, le président de la Commission centrale des Arbitres de la Fédération malienne de Football, Sidi Békaye Magassa, évoque, entre autres, le bilan des 3 ans du Comité Exécutif de la Femafoot dirigé par Mamoutou Touré dit Bavieux, son regard sur l’arbitrage malien, les difficultés auxquelles les arbitres maliens sont confrontés, le renforcement des capacités des arbitres, la place de l’arbitrage malien sur le plan international et surtout la désignation des arbitres lors des compétitions nationales de football. Sans oublier aussi les perspectives. Suivez l’interview !
Aujourd’hui-Mali : En tant que président de la Commission, quel regard portez-vous sur l’arbitrage malien?
Sidi Békaye Magassa : Toutes ces d’années de crise ont impacté tous les segments de notre football y compris l’arbitrage. Pendant cette longue période où le ballon ne roulait plus, le sifflet aussi est reste muet. Pas d’activité, pas de formation, chacun est resté dans son coin.
Nous reconnaissons que la reprise a été difficile malgré la bonne volonté des uns et des autres. La Commission centrale des Arbitres et la direction de l’arbitrage de la Fédération malienne de Football s’emploient à rehausser le niveau de notre arbitrage et de nos arbitres.Nous avons élaboré un plan d’actions qui s’étale sur les deux prochaines saisons. Ce plan d’actions va toucher tous les secteurs de l’arbitrage à savoir les arbitres eux-mêmes (garçons et filles), ainsi que les encadreurs. Dans l’immédiat, la direction de l’arbitrage de la Fédération malienne de Football se propose d’organiser des examens de passage de grades dans toutes les ligues.
Quel bilan tirez-vous des 3 ans de Bavieux Touré à la tête de la Fédération malienne de Football ?
Il serait plus correct de parler de bilan du Comité Exécutif de la Fédération malienne de Football et non du président tout seul. Le bilan des trois années appartient à l’ensemble de l’équipe de Mamoutou Touré dit Bavieux.
Malgré les difficultés qui n’ont pas manqué, le Comité Exécutif s’est employé à honorer le programme de campagne du candidat Bavieux.
Le plus important, c’était de permettre aux enfants de reprendre le chemin des stades et de s’épanouir. Ce qui a été le cas durant les trois saisons en question.
Les textes existants ont été améliorés et de nouveaux ont été proposés et adoptés en Assemblée générale de la FEMAFOOT.
Ainsi, avec ce nouvel arsenal réglementaire et juridique, nous avons amélioré la gouvernance de notre football.
Au niveau des investissements, le nouveau Centre technique est en chantier et sera opérationnel avant la fin du mandat. Il s’agit là des actions phases, sinon, il en existe d’autres non moins importantes.
En termes de renforcement des capacités, qu’est ce que la fédération a fait concrètement ?
Dans ce domaine, le Comité Exécutif n’a pu réaliser son plan d’actions en raison des deux années (2019 à 2021) marquées par la pandémie du Covid 19.
Le rares formations qui ont pu se tenir sous l’égide des instances internationales notamment avec la FIFA, l’ont été en visioconférence, surtout avec nos arbitres d’élite et avec nos instructeurs.
Cependant, depuis quelques semaines, la direction technique a entrepris des sessions de formation et de recyclage des entraîneurs pour le passage aux différents paliers.
Quelles sont les difficultés auxquelles nos arbitres sont confrontés ?
Notre arbitrage est confronté à l’éternel problème d’effectif. Le renouvellement ne se fait pas comme nous le souhaitons surtout au niveau de la base. Les ligues régionales qui sont les pourvoyeuses en effectifs ne forment presque plus, la crise est encore passée par là. De plus, les moyens affectés à l’arbitrage sont encore insuffisants malgré les efforts consentis par le Comité Exécutif.
Pouvez-vous nous parler des perspectives ?
Comme nous l’avons indiqué plus haut, la direction de l’arbitrage a élaboré un plan s’étendant sur les deux saisons à venir.
La colonne vertébrale de ce projet consiste à élargir la base du système par le recrutement et la formation de jeunes arbitres (filles et garçons). Pour cela, il est question de s’articuler sur le lycée sportif où se trouvent des potentialités.
Nous avons aussi élaboré de nouveaux statuts de l’arbitre et de l’arbitrage qui sont sur la table du Comité Exécutif pour adoption. A partir de là, les conditions dans lesquelles évoluent les arbitres vont devenir incitatives.
Et quelles sont vos ambitions pour donner une autre image de l’arbitrage malien?
Ce n’est pas une question d’ambition personnelle ou d’ambition de la direction. L’amélioration de l’arbitrage malien dans sa globalité relève des prérogatives du Comité Exécutif et de l’ensemble des acteurs qui ont une responsabilité dans le développement du football de notre pays, y compris les hommes et les femmes détenteurs de la plume et du micro.
Quelle est la place de l’arbitrage malien sur le plan international ?
Sur le plan international, après le départ des dernières icônes qui ont marqué les dernières décennies, notre arbitrage peine à s’imposer sur l’échiquier international. Cependant, nous ne sommes pas les derniers de la classe, notre arbitre assistante Fanta Idrissa Koné vient de nous honorer deux fois, à l’intervalle de deux mois. Elle nous a valablement représentés à CAN féminine “Maroc 2022” où elle a figuré dans le trio de finale, et plus récemment à la “Coupe du Monde U-20 féminine” au Costa Rica où elle a officié dans le match de la 3ème place. Nous n’oublions pas aussi la belle prestation de notre arbitre Boubou Traoré dit “Peny-Peny” qui, faut-il le rappeler, fait partie des vingt arbitres professionnels de la CAF.
Aujourd’hui, on peut compter combien d’arbitres internationaux maliens ?
Pour le nombre d’arbitres internationaux, nous en avons suffisamment. Sur la liste FIFA de l’année 2022, la FEMAFOOT compte dix-huit (18) personnes, Femmes et Hommes.
Comment vous procédez à la désignation des arbitres lors des compétitions nationales ?
Toutes les désignations pour les compétitions nationales sont du ressort de la direction de l’arbitrage de la FEMAFOOT, même s’il est vrai que c’est le président qui valide les propositions avant de les transmettre au secrétariat.
Est-ce que vous avez eu à sanctionner des arbitres ?
“Qui aime bien, châtie bien”, dit-on. Il est vrai que le rôle de la commission et de la direction de l’arbitrage est de protéger et d’accompagner les arbitres dans l’exercice de leur fonction, mais quand des fautes graves ou des actes contraires à l’éthique sont commis, il est de notre devoir de sanctionner. Cela aussi relève de la pédagogie. Après chaque journée de championnat ou de Coupe du Mali, le département d’arbitrage organise une séance d’évaluation au cours de laquelle, les arbitres défaillants sont punis et “mis au frigo” pendant une période plus ou moins longue en fonction de la gravité de la faute.
Quel message avez-vous à l’endroit des arbitres et du monde du football ?
Nous ne cessons jamais d’inviter les arbitres quel que soit le niveau d’intervention, de rester “honnête et digne” et qu’après chaque match, qu’ils “aient la conscience tranquille”. A l’endroit des autres acteurs, c’est-à-dire les joueurs, les dirigeants et le public, nous demandons de la compréhension, car l’arbitre est un homme avec tout ce que cela comporte comme imperfections.
Réalisé par El Hadj A.B. HAÏDARA
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Nouhoum Bocoum, président de la ligue régionale de football de Mopti :
“Le bilan de 3 ans de Bavieux à la tête de la Fémafoot est très positif”
Aujourd’hui, la Ligue du football de Mopti se porte bien par la grâce de Dieu. Je souhaite un joyeux anniversaire au président de la Fédération malienne de football, Mamoutou Touré dit Bavieux. A mon avis, le bilan de trois ans de Bavieux à la tête de la Fémafoot est très positif. Cette année, le championnat s’est bien déroulé avec les 34 journées jouées en aller et retour. Nous pouvons dire que le coup d’essai a été un coup de maître.
Par rapport à la Ligue du football de Mopti, nous sommes confrontés à un problème de sponsoring. Nous profitons de l’occasion pour demander aux personnes de bonne volonté de nous accompagner afin que notre football puisse aller de l’avant. Lors de la dernière élection de mon bureau, nous avons placé notre mandat sous le signe de la réconciliation et de la refondation du football dans la 5e région. En plus de cela, nous mettrons tout en œuvre pour la formation des acteurs du football de la région (arbitres, entraineurs, administrateurs)”.
Source: Aujourd’hui-Mali