Dans son mot de bienvenue, le maire de Siby, Daouda Keita, a laissé entendre que le Sanakuya a été institué dans la charte de KourouKanfouga en 1236 par les frères et cousins du mandé dans son article 7. Ledit article stipule que : « il est institué entre les Mandekas le Sanankuya ou cousinage à plaisanterie. En conséquence, aucun différend né entre ces groupes ne doit dégénérer, le respect de l’autre étant la règle, entre beau-frère et belle-sœur, entre grand-père et petit-fils la tolérance et le chahut doit être de principe ».
Selon le maire Keita, le Sanankuya joue un rôle déterminant dans la stabilité et la recherche de la paix, la réconciliation, le renforcement de la cohésion sociale, le vivre ensemble et l’interaction intercommunautaire au Mali.
Le Sanankuya explique-t-il, existe entre les différents patronymes, les différentes ethnies, les classes d’âges et entre les villes ou villages. Le maire de Siby a lancé un appel à l’endroit de nos autorités pour que le Sanankuya, une valeur fondatrice de notre société, soit préservée par les ancêtres. Aussi qu’il soit institué dans nos actions de tous les jours.
Pour le président du Festival International du Sanankuya, Sékou Siraman Diarra, ‘’il est regrettable que ce vivier d’apaisement social, légué par nos ancêtres, ne soit resté que dans les mots, que des communautés comme les Peuls et Dogons s’entretuent, que les Malinkés et les Marakas ne s’entendent pas, que les Diarras et les Traoré ne s’entendent dans une contrée du Mali quelle qu’elle soit au Mali’’.
- Diarra en a profité pour remercier le représentant du ministère de la culture pour avoir pris l’initiative d’engager des procédures pour inscrire le Sanankuya dans le patrimoine culturel international.
Pour sa part, le représentant du ministre de la culture, Ya Moussa Fané, le choix de Siby n’est pas fortuit. « Cette terre chargée d’histoire où les ancêtres se sont attachés à la paix sociale grâce à la prévalence de la justice, de légalité et d’équité », indique-t-il.
Selon lui, ‘’ le Sanankuya est un instrument pour transcender les vicissitudes de la vie sociale et une recette vitale du savoir-vivre ensemble qui prône le pardon, la tolérance, l’amour et la solidarité’’.
A ses dires, l’apport du Sinankuya dans l’organisation sociale, la prévention et la gestion des conflits reste inestimable car précise-t-il, il a toujours su exprimer avec force la volonté d’orienter le devenir de la société.
En cette période où le Mali subit des conflits intercommunautaires et des attaques terroristes, cette 4ème édition, a laissé entendre Ya Moussa Fané, est une illustration parfaite pour que ‘’nous prenions à bras le corps cette valeur culturelle afin de désamorcer cette crise qui mine le Mali depuis 2012’’. Vivement la 5ème édition du Festival International du Sanankuya.
Moribafing Camara
L’Indicateur du Renouveau