Le nombre d’associations d’arts martiaux augmente au fil des années. La semaine dernière, une nouvelle association a été portée sur les fonts baptismaux. Elle s’appelle Fédération malienne de shou-bo et remplace ainsi l’Association malienne de shou-bo qui avait été créée en 2009. La nouvelle fédération a été lancée à l’issue d’une Assemblée générale qui s’est déroulée le dimanche 27 novembre à Bamako.
Composée d’un bureau de 35 membres, l’instance dirigeante du shou-bo national, est dirigée par Dramane Sangaré. Celui-ci occupe également le poste de président de la Confédération africaine de shou-bo. Art martial chinois qui se pratique sous forme de lutte traditionnelle, le shou-bo signifie littéralement «main et combat» et se traduit par «combat à mains nues». Les historiens identifient les premières traces de sa pratique vers le IIIè siècle avant Jésus Christ, sous la dynastie Qin.
En prélude à l’Assemblée générale, une commission avait été mise en place pour élaborer les statuts et règlements de la nouvelle fédération. «La mise en place du bureau fédéral de shou-bo est un événement particulier qui marque le début d’une nouvelle ère pour cette discipline. D’ores et déjà, le shou-bo existe dans 4 régions du Mali et dans le District», dira le président de la séance, Ousmane Issoufou Daouda, en présence des représentants des ligues de Kayes, Koulikoro, Ségou, Sikasso et Bamako.
Après l’adoption des statuts et règlements, la secrétaire à l’organisation du nouveau bureau fédéral, Aïchatou Keïta lira la liste des membres du bureau sous les applaudissements de la salle. Dans son allocution de clôture, le nouveau patron du shou-bo malien s’engagera à tout mettre en œuvre pour développer la discipline au Mali. «Nous plaçons notre mandat (quatre ans, ndlr) sous le signe de la promotion et du développement du shou-bo au Mali. La tâche ne s’annonce pas facile, mais avec la volonté qui anime le nouveau bureau, nous y parviendrons, Inch Allah. Le flambeau ne s’éteindra pas», dira Dramane Sangaré. «Nous allons faire en sorte que le shou-bo soit bien connu au Mali, que la jeunesse malienne s’implique dans la promotion de la discipline. Notre ambition est de voir un ou des Maliens au sommet du shou-bo international dans les années à venir», ajoutera-t-il en rappelant que le Mali est le premier pays africain à créer une fédération de shou-bo. «Dans les autres pays, il n’y a que des associations. L’histoire retiendra donc que nous avons été les premiers à montrer la voie aux autres et nous n’avons pas le droit de décevoir», conclura Dramane Sangaré, en présence du directeur de la classe Confucius au lycée Askia Mohamed, Xinyuan He.
Le shou-bo se pratique selon les mêmes règles éthiques que le shuai jiao : respect de l’adversaire, non violence (interdiction de porter des clés, des coups dangereux à la tête, à la gorge, aux parties génitales), vitesse d’exécution, souplesse et élégance. Ce combat traditionnel chinois se pratique débout et utilise quatre éléments : coups de poing, coups de pied, saisies et projections. La règle est simple : le combattant qui tombe ou qui sort de l’aire de combat a perdu. La Fédération internationale de shou-bo est dirigée par le Chinois maître Yuan Zumou.
L. M. DIABY