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Senghor, 17 ans après !

Le Parti socialiste (Ps) organise, depuis samedi, une série de manifestations en hommage au Président-poète Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal.

Heureuse initiative qui répare sans doute un ‘’oubli’’, celui de magnifier l’héritage de Senghor pour en faire une des références de base à  offrir à la Nation.

Ce samedi, une réflexion va se tenir sur Senghor, un homme multidimensionnel.

Nous devons en effet à cet homme, et d’autres de sa génération comme Lamine Gueye, Mamadou Dia, beaucoup de choses.

Nous leur devons une Nation unie dans sa diversité surtout ethnique, religieuse, nous leur devons un Etat cité souvent en référence dans la sous-région, un système politique qui garantit un certain nombre de valeurs essentielles en démocratie, comme le choix libre de ses représentants par le peuple, la séparation des pouvoirs, la liberté de la presse, de la justice, etc.

Bien sûr, les Chefs d’état qui ont suivi, d’Abdou Diouf à Macky Sall, ont imprimé leurs marques en aidant le système a se parfaire, et il y aura toujours des choses à faire, des actes à poser.

Senghor a géré ce pays de l’indépendance en 1960 à 1981, date à laquelle il a volontairement quitté le pouvoir alors que tout le monde s’y accrochait en Afrique.

Il n’y a jamais eu de coup d’état alors que c’était la mode chez les voisins.

Il a formé des hommes d’état qui, jusqu’ici, sont au cœur du pouvoir, en prenant ainsi le contre-pied de ce qu’il avait légué.

C’était un écrivain, un poète, l’un des chantres de la négritude qui, comme Damas et Césaire, avait pour mission essentielle de restaurer sa dignité à l’homme noir.

On a peu connu son épouse, ses enfants, bref, ses parents et amis. Il les avait peu impliqués dans la gestion du pouvoir.

En son temps, la politique n’était pas sans doute un moyen de s’enrichir. Le débat n’était pas au rabais, être intellectuel avait encore un sens.

Le président-poète avait certes des défauts et donc des détracteurs, mais il a su allier intelligence, finesse, tact et fermeté dans la démarche.

Dans un contexte de néocolonialisme exacerbé et surtout de guerre froide entre l’Est et l’Ouest, il avait choisi son camp tout en gardant des relations amicales avec les autres, les Communistes.

Cet homme mérite plus qu’un oubli. L’état ne fait rien pour perpétuer l’héritage de Senghor. La jeune génération manque pourtant cruellement de références du fait justement de cette tendance à croire que ce pays va émerger a partir des agrégats économiques et des endettements à grande pompe.

Certes, il nous faut des autoroutes comme Ila Touba, des ponts, des trains, des aéroports, mais nous avons aussi besoin de culture, de symboles historiques, de repères civilisationnels, etc.

Or, l’une des plus grandes batailles de Senghor était de concevoir le développement à partir de la culture, de la valorisation du capital humain.

Il s’était sans doute trompé sur Mamadou Dia, Cheikh Anta Diop, Majmouht Diop, et bien d’autres, mais il avait raison de théoriser ‘’le rendez-vous du donner et du recevoir’’, ‘’l’enracinement et l’ouverture’’ etc.

Dans un contexte de village planétaire et des réseaux sociaux, au moment où l’insulte devient une forme banalisée d’expression, y compris dans le milieu politique, il était important de revisiter l’héritage de Senghor et de l’offrir à la jeune génération.

Malheureusement, comme chaque année, son parti est seul à se souvenir. Rien d’officiel de prévu pour le père de la Nation.

Ce chrétien qui a dirigé durant plus de vingt ans une majorité de musulmans, sans anicroche, doit pouvoir accrocher et servir d’exemple là où il nous semble que nous manquons de repère.

Il faudra se rappeler que si le Sénégal est resté grand et debout, c’est que des hommes et des femmes ont travaillé à ce qu’il en soit ainsi.

Les oublier, c’est laisser la jeunesse s’accrocher à des insulteurs publics, devenus les nouvelles références…

Assane Samb

Source: .rewmi.com

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