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Sénégal : polémique autour de la qualité du carburant importé

Une vive polémique s’est installée au Sénégal suite à la sortie d’un rapport de l’ONG suisse Public Eye, selon lequel “les carburants livrés par les négociants suisses en Afrique sont dangereux et nocifs pour la santé”.

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Le rapport a révélé “comment les négociants suisses en matières premières profitent des faibles standards en Afrique pour produire, livrer et vendre des carburants à haute teneur en soufre, interdits en Europe”.

Public Eye a fait savoir que “quatre entreprises, huit pays, un même constat : les carburants livrés par les négociants suisses en Afrique sont dangereux et nocifs pour la santé”.

Selon la même source, les pays cités dans cette étude sont l’Angola, le Bénin, le Congo-Brazzaville, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Sénégal et la Zambie.

Le document fait aussi état de “quatre négociants suisses, tous propriétaires de réseaux de stations-service en Afrique : Trafigura et son félin Puma Energy, Vitol et son enseigne Shell pilotée par le consortium Vivo Energy, Addax & Oryx Group et sa branche aval Oryx Energies, Lynx Energy”.

L’ONG a souligné que “par ces pratiques illégitimes, ces sociétés contribuent à l’explosion de la pollution de l’air dans les villes africaines et nuisent à la santé de millions de personnes”.

Réagissant à ces informations, l’Association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN) a demandé à l’Etat du Sénégal de prendre ses responsabilités face à ce cas “extrêmement grave”. Son président, Momar Ndao, a demandé aussi aux autorités de son pays “de prendre des échantillons des stocks de carburant disponible au Sénégal afin de les examiner pour voir s’ils respectent le décret sur les dispositions légales”.

Il a estimé que s’il y a une défaillance et des fautes, il faudra que des sanctions soient prises par l’Etat qui gagnerait à mieux contrôler les importations d’hydrocarbure au Sénégal pour éviter une catastrophe sanitaire.

Dans un communiqué transmis vendredi soir aux médias sénégalais, Vivo Energy Sénégal, la société qui distribue et commercialise les produits de marques Shell, s’est défendu de vendre du carburant de mauvaise qualité, assurant que ses produits “sont testés sur toute la chaîne d’approvisionnement”.

“Ainsi, nous contrôlons les produits dans nos dépôts, mais également dans nos stations-service, avec notre laboratoire mobile de contrôle qualité”, ont expliqué les responsables de Vivo Energy Sénégal. Ils ont assuré que le carburant vendu dans les stations-service et aux clients Entreprises “est conforme aux spécifications nationales et est de qualité”.

Vivo Energy a indiqué qu’au Sénégal, “tous les distributeurs pétroliers achètent leurs produits prioritairement auprès de la SAR (Société africaine de Raffinage) qui a assuré qu’il “n’y a pas de carburant toxique au Sénégal” et que “les carburants vendus au Sénégal respectent la réglementation locale”.

Selon Vivo Energy Sénégal, “une partie minoritaire des produits pétroliers est importée par certains distributeurs pour sécuriser davantage l’approvisionnement en carburant”.

“Ces importations sont nécessairement autorisées par le ministère de l’Energie et les produits sont contrôlés systématiquement à leur arrivée par des organismes agréés pour attester qu’ils sont conformes aux spécifications locales”, ont souligné les responsable de la société.

De son côté, le Comité national des hydrocarbures (CNH) a assuré que le Sénégal a mis en place un dispositif législatif et règlementaire pour garantir la sécurité de l’approvisionnement en produits pétroliers et le respect des normes de qualité.

Pour le CNH, le rapport de Public Eye “met plutôt en avant le décalage entre les normes occidentales et celles africaines qui sont moins contraignantes”.

D’après le CNH, il s’agit du fait que “l’adaptation aux nouvelles normes requiert des investissements très lourds et qui aboutissent souvent à la fermeture de plusieurs raffineries dans le monde”. Parmi ces raisons, il y a aussi le fait qu’aucune raffinerie de l’Afrique de l’Ouest “ne peut satisfaire pour le moment aux prescriptions européennes”.

Source: Agence de presse Xinhua

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