Le président sénégalais Macky Sall avait promis de réduire son mandat de 7 à 5 ans. Il a même annoncé un référendum sur la question en mai 2016, mais dans son propre parti l’APR, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent contre cette réforme. C’est le cas du porte-parole du gouvernement Me Oumar Youm qui vient d’affirmer que sur le plan économique, politique et constitutionnel, cette réforme n’était « pas justifiable ». De quoi relancer le débat et nourrir les interrogations sur les intentions réelles de Macky Sall.
Pour de nombreux analystes sénégalais, à partir du moment où le chef de l’Etat qui est aussi président de son parti l’APR s’est prononcé sur la question, il ne devrait plus y avoir de débat au sein de sa famille politique. « Pourquoi le chef de l’Etat ne siffle-t-il pas la fin de la recréation ? Est-il en train de manœuvrer pour faire demi-tour ? » S’interroge l’éditorialiste Babacar Justin Ndiaye qui rappelle que Macky Sall est élu pour un mandat de 7 ans. Allonger ce mandat serait une entorse à la Constitution, le réduire en est une aussi.
Un proche du président affirme que Macky Sall est bien décidé à respecter sa promesse, mais il reconnaît qu’il n’est soutenu pas par de nombreux cadres de son parti. « Le débat est loin d’être clos, car le président a aussi prêté serment de respecter la Constitution », prévoit cette source. Il est possible que l’APR appelle à voter non si un référendum devait être organisé.
« Comment ce parti peut-il se permettre de désavouer son propre chef alors que c’est une promesse plusieurs fois répétée ? S’interroge pour sa part le directeur de publication de l’hebdomadaire Nouvel Horizon Issa Sall. On a tous vu ce qui s’est passé avec Abdoulaye Wade. Et de conclure : si Macky Sall se dédit, ça peut compromettre ses chances d’être élu pour un second mandat sauf à croire que les Sénégalais n’ont pas de mémoire. »
Source: rfi.fr