Le document signé entre la rébellion et le gouvernement sénégalais reste pour l’heure confidentiel.Lorsqu’il était en campagne pour un second mandat en 2019, Macky Sall ne ratait pas une occasion pour dire qu’une de ses principales priorités était la « paix définitive » en Casamance. Cette riche région méridionale du Sénégal en proie depuis 1982 à une interminable rébellion, qu’aucun gouvernement sénégalais n’a jusqu’ici réussi à pacifier, malgré la signature de plusieurs accords de paix, tous mort-nés ou presque.
En annonçant jeudi 4 août, qu’il « salue l’accord de paix et de dépôt des armes » signé à Bissau entre le Sénégal et le comité provisoire des ailes politiques et combattantes du MFDC, (Mouvement des forces démocratiques de la Casamance, la rébellion), le quatrième président du Sénégal semble croire à ses chances d’être celui qui aura, enfin, réussi à taire cette cette rébellion sans fin qui fait de la crise en Casamance un des plus vieux conflits civils en Afrique. Conclu grâce aux bons offices du chef de l’État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, que le président sénégalais a tenu à remercier pour sa « médiation », ce nouvel accord pour le retour de la paix en Casamance a été signé par un des chefs du MFDC, César Atoute Badiate, et un émissaire du gouvernement Sénégalais. «Vous êtes entrés dans le maquis quand j’avais 10 ans. Aujourd’hui, j’en ai 50. Je crois que ça suffit maintenant. Combien de personnes sont mortes, mutilées ou ont quitté leur village? Nous allons vous accompagner dans la recherche de la paix», a promis le chef de l’État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, qui s’est déclaré « garant de cet accord », en s’adressant aux chef rebelle Atoute Badiate. Le contenu du document signé entre le chef rebelle et l’émissaire sénégalais n’a pas encore été dévoilé. Lancé le 26 décembre 1982, lorsque des militants du MFDC, avaient tenté de remplacer la drapeau sénégalais qui flottait à la gouvernance a Zinguichor par un drapeau blanc, le conflit en Casamance a jusqu’ici causé plusieurs milliers de morts et de déplacés. Malgré des épisodes extrêmement violents, le conflit est resté en grande partie contenu à un nouveau assez bas évitant qu’il se transforme en une guère facile majeure. Une offensive massive de l’armée sénégalaise lancée à partir de janvier 2021, aurait nettement affaibli les rebelles et contraint une partie importante de leurs chefs à entrer en négociation avec le gouvernement du Sénégal, selon plusieurs experts. Les rebelles que les autorités et plusieurs organisations internationales accusent de se financer en grande partie par le trafic de bois et de cannabis, ont souvent été appuyés par la Gambie ou le Guinée-Bissau, où les pouvoirs ont souvent entretenu des rapports compliqués avec le Sénégal. Ancienne possession portugaise pendant plusieurs siècles avant de passer sous controle français, puis rattaché à la colonie du Sénégal en 1888, la Casamance est adossée à la Guinée-Bissau et presque coupée du reste du Sénégal par la Gambie, ce long petit bout de terre anciennement britannique qui aujourd’hui coupe le Sénégal en deux.