En effet, un collectif de personnalités influentes de Casamance, également médiateur dans la crise dans cette région du sud du Sénégal où l’armée mène des opérations contre des rebelles indépendantistes, s’est déclaré vendredi favorable à ces actions militaires pour “sécuriser les populations”. Le Collectif des cadres casamançais regroupe notamment de nombreuses personnalités actives dans divers secteurs de l’Etat, des entreprises et de la société civile. Il est impliqué dans les négociations de paix entre l’Etat sénégalais et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). « L’armée est en train d’accomplir sa mission, sécuriser et protéger les personnes et les biens. Il s’agit de cibler les zones qui présentent des risques. On ne peut pas le reprocher à l’armée », a déclaré le secrétaire général du Collectif des cadres casamançais, Moussa Cissé, sur la radio privée RFM. « Il faut continuer à faire en sorte que les populations se sentent en sécurité. Quand quelqu’un crée une situation d’insécurité, il faut le neutraliser »,a ajouté M. Cissé. La presse locale a par ailleurs annoncé vendredi la mort d’un soldat et cinq blessés dans ces opérations entamées le 13 mars contre des rebelles de Casamance. « L’objectif principal est de démanteler les bases du chef militaire rebelle Salif Sadio, situées le long de la frontière nord, avec la Gambie voisine », a annoncé l’armée. Cependant, La direction des relations publiques des armées (Dirpa) a dit ce vendredi 18 mars 2022 à l’AFP ne pouvoir confirmer ou infirmer cette information. Aucun bilan humain et matériel officiel n’a été publié depuis le début des opérations. Le MFDC, divisé en plusieurs factions politiques et militaires, lutte depuis 1982 pour l’indépendance de la Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie. Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie, le conflit a persisté à basse intensité. Le Sénégal s’emploie à normaliser la situation et a entrepris de réinstaller les déplacés. La communauté catholique Sant’Egidio, investie dans la médiation entre les deux parties depuis des années, a rapidement appelé à arrêter les affrontements pour reprendre le processus de négociation et à la fin des opérations militaires en cours conduites par l’armée sénégalaise afin qu’il soit possible de sauvegarder la stabilité de la zone concernée et de garder ouverte la voie du dialogue. « Il n’y a pas un jour sans combat, ces opérations ont bloqué la négociation, il n’y a que la voie des armes », constate Angelo Romano, membre du bureau des relations internationales de Sant’Egidio.
Mariam Guindo
Source: Le Pays- Mali