Un an après son placement en détention, et alors que son sort judiciaire sera connu le 30 mars, Jeune Afrique revient sur le parcours politique et judiciaire de Khalifa Sall, le député et maire de Dakar, tombé de Charybde en Scylla.
De tous les leaders politiques sénégalais, il était le plus discret, probablement aussi le plus « souple ». Homme de caractère, certes, mais fâché avec personne, tutoyant les tenants du pouvoir comme les barons de l’opposition. Élu maire de Dakar en 2009, face à la liste du parti d’Abdoulaye Wade, réélu en 2014 face, cette fois, à la liste de Macky Sall, Khalifa Ababacar Sall se mêlait de très loin à la vie agitée du Landerneau politique sénégalais.
Inclassable, imprévisible, au risque parfois de paraître indécis, Khalifa Sall n’était ni franchement un soutien du régime élu en 2012, ni un opposant déclaré. Si son entourage distille depuis quelques années la rumeur de sa future candidature à la présidentielle de 2019, lui-même ne l’a jamais confirmée ni infirmée.
Au Parti socialiste, où il avait élu domicile dès l’adolescence, il naviguait à l’identique, ouvertement conciliant mais désavouant secrètement la ligne dictée par son aîné Ousmane Tanor Dieng : celle d’un ralliement au président Macky Sall en vue des échéances électorales à venir.
Le 7 mars 2017, la carrière de cet homme politique aux mérites vantés par ses pairs de l’Association internationale des maires francophones (AIMF) a basculé. Accusé de détournement de deniers publics et de divers autres délits, suite à un audit de l’Inspection générale de l’Etat (IGE) dans les comptes de la mairie de Dakar, Khalifa Sall dort à la prison de Rebeuss, à Dakar. Au terme de son procès, dont le délibéré doit être rendu le 30 mars, le procureur a requis contre lui sept années d’emprisonnement.
Un an, jour pour jour, après son placement en détention, Jeune Afrique consacre un dossier spécial les moments clefs de cette descente aux enfers.
Jeune Afrique