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Sénat américain : les démocrates se rebiffent

La majorité démocrate du Sénat américain, exaspérée par l’obstruction systématique de l’opposition républicaine, a adopté en force jeudi un changement du règlement intérieur qui devrait bouleverser des décennies de pratiques. Contrairement à de nombreuses autres assemblées parlementaires dans le monde, la chambre haute du Congrès des États-Unis donne des droits puissants à l’opposition afin de favoriser le compromis. En pratique, la majorité simple ne suffit jamais à adopter un texte ou confirmer une nomination présidentielle : une majorité qualifiée de 60 sénateurs sur 100 était systématiquement requise.

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Le groupe démocrate ne compte que 55 sénateurs et les républicains disposent donc actuellement d’une minorité de blocage, qu’ils utilisent abondamment, en particulier pour bloquer les nominations des candidats de Barack Obama à des postes fédéraux. Selon Harry Reid, chef de la majorité démocrate, le niveau d’obstruction a atteint un niveau sans précédent. Dans l’histoire des États-Unis, a-t-il relevé, 168 nominations présidentielles ont fait l’objet d’une obstruction sénatoriale, dont 82 durant la seule présidence de Barack Obama.

Les républicains crient au scandale

Le changement adopté jeudi après un vote par 52 voix contre 48 abaisse le seuil pour la confirmation des candidats à des postes exécutifs (comme les ministres, ou le président de la Banque centrale) ou judiciaires (les juges fédéraux) à 51 voix au lieu de 60. La barre de 60 sénateurs ne change pas pour les juges de la Cour suprême, plus haute juridiction du pays, et la majorité qualifiée reste aussi en place pour l’adoption des lois. “Le Sénat des États-Unis n’a jamais gâché autant de temps à cause d’obstacles de procédure et d’une obstruction partisane”, a déploré Harry Reid. “Il est temps de changer le Sénat avant que cette institution ne devienne obsolète.”

Sidérés, les républicains ont crié au scandale. “C’est une nouvelle manoeuvre politique et partisane pour permettre à la majorité démocrate de faire tout ce qu’elle veut”, a déploré Lamar Alexander. “La minorité ne sera plus capable d’avoir un impact”, a renchéri John McCain. Ironie de l’histoire : les démocrates, avant d’accéder à la majorité en 2006, s’étaient vertement opposés à un changement similaire, que la majorité républicaine d’alors envisageait d’imposer dans des circonstances identiques. “Cette option nucléaire est un exemple de l’arrogance du pouvoir”, déclarait en 2005 le sénateur démocrate Joe Biden, aujourd’hui vice-président. “C’est fondamentalement un coup d’État du parti majoritaire.” Jeudi, Joe Biden a apporté son soutien à cette révolution de procédure.

SOURCE /AFP

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