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Ségou-Mopti-Gao-Kidal : Le retour des djihadistes

Les dhijadistes qui n’opéraient que dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal sont-ils aujourd’hui capables de frapper jusqu’au sud du pays? Il faut le craindre.

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Leurs récentes incursions au centre et au sud, notamment l’assaut contre le camp de Nampala dans la région de Ségou, soulignent la détermination des mouvements djihadistes à gagner du terrain au Mali. Au moment où la reprise des négociations d’Alger est reportée, ce retour des djihadiste s’accompagne d’attaques menées par les mouvements séparatistes engagés dans le processus de paix.

Pour certains protagonistes de la crise sécuritaire qui continue à déchirer le Mali, l’un des obstacles au succès des négociations d’Alger est l’influence de certains chefs djihadistes. C’est en tout cas l’avis de Fahad Ag Almahmoud, le secrétaire général du Groupe d’autodéfense Touareg Imghad et alliés (GATIA). A en croire ce milicien, la paix serait difficile à réaliser tant que le sort d’Iyad Ag Ghali, le fondateur du mouvement djihadiste Ansar Dine, n’est pas fixé.

Le souhait d’Iyad est qu’il soit impliqué dans le processus du dialogue en cours. Mais comment composer avec un terroriste responsable de crimes graves? Iyad était présent au nord en 2012 lorsque plus d’une soixantaine de soldats maliens ont été ligotés et égorgés à Aguel Hok, dans la région de Kidal. Ansar Dine, qui assurait notamment la police de nombreuses régions occupées par les dhijadistes,  est responsable des amputations de mains et autres violents traitements réservés aux populations.

Iyad aurait également une responsabilité dans des crimes plus récents. Des préfets et autres représentants de l’Etat ont été froidement égorgés à Kidal en mai 2014, à l’occasion de la visite controversée de l’ancien Premier ministre Moussa Mara. Hors, les combattants d’Ansar Dine, habitués de telles exactions, ont été identifiés dans la ville lors de violents combats qui ont eu lieu avant et après les faits.

 

La paix menacée

Dans tous ces crimes, Iyad n’a pas agit seul. Il a eu le soutien de groupes comme AQMI et MUJAO, qui étaient avec lui au moment de l’occupation des régions du  nord. Ces mêmes soutiens reviennent à la charge à travers les dernières attaques contre les positions des forces armées et de défense du Mali. Ainsi, les localités de Dioura, Tenenkou et Nampala sont autant d’endroit qui ont été ciblées ces derniers jours par les djihadistes.

Mais le rôle des mouvements séparatistes était primordial. Le MNLA et ses alliés ont été d’un grand secours pour les djihadistes. Depuis les premières attaques en janvier 2012, ces derniers constituaient l’essentiel des assaillants qui ont lancé des assauts contre les positions de l’armée malienne. Leur responsabilité a été occultée par les déclarations des représentants du MNLA en France qui étaient fréquents sur les médias étrangers.

En 2012, les séparatistes ont clairement affiché leur alliance avec les djihadistes en annonçant la création d’un Etat indépendant au nord du Mali. L’annonce avait surpris surtout leurs soutiens occidentaux dont un universitaire qui a brandit la fin de l’aide des Européens aux séparatistes si le MNLA acceptait d’appliquer la charia. Face à la pression du lobby Touareg d’Europe, cet  Etat autoproclamé n’a finalement pu voir le jour. Conséquence : les djihadistes ont chassé le MNLA du nord.

Ce divorce n’a pas empêché les djihadistes de collaborer avec les séparatistes. Affaiblis par l’intervention française, les islamistes ont perdu du terrain alors que le MNLA était protégé et ramené à Kidal. Dans cette ville, Iyad et d’autres djihadistes ont trouvé de l’asile, et beaucoup ont infiltré le MNLA épargné par les soldats français.

Aujourd’hui, la paix se trouve menacée par les agissements de ces djihadistes qui sont pourtant repérables. Tout ce que fait Iyad, c’est la rançon de l’attitude de la communauté internationale qui refuse de combattre ce fauteur de trouble. Pour que la paix s’installe, selon des ressortissants de la région, le Mali et ses alliés doivent chercher à combattre ce criminel comme les autres terroristes.

Soumaila T. Diarra

source : L aube

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