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Sécurité et développement : LE G5 DU SAHEL EST NÉ

La nouvelle organisation ambitionne de jeter les bases d’un développement harmonieux et intégré à même de faire face aux défis communs aux pays de l’espace

 

Mahamadou Issoufou Ibrahim Boubacar Keita Tchad Idriss Déby Itno Mauritanie Mohamed Ould Abdel Aziz Blaise compaore g5

Nouakchott, la capitale mauritanienne a abrité hier la toute première réunion des chefs d’Etat du Sahel. Cinq chefs d’Etat ont participé à ce premier sommet : Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, Blaise Compaoré (Burkina Faso), Mahamadou Issoufi (Niger), Idriss Deby Itno (Tchad). Le Premier ministre mauritanien, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, a également assisté aux travaux qui se sont déroulés au Palais des congrès de Nouakchott.

« Sécurité et développement », tel était le thème de ce sommet qui s’est penché sur un certain nombre de questions concernant les pays du Sahel en général et les pays dont les chefs d’Etat étaient présents en particulier. La rencontre visait à traiter ces questions suivant une approche permettant de jeter les bases d’un développement harmonieux et intégré à même de faire face aux défis communs. Les dirigeants des cinq pays ont également discuté des problèmes de développement, de la sécurité alimentaire, de la pauvreté et de l’éducation.

Le sommet  s’est attelé à faire le point sur les initiatives prises en faveur du Sahel, en vue d’évaluer leur pertinence, leur cohérence et leur complémentarité avec les actions mises en œuvre par les Etats concernés. Il s’agissait de faire l’état des lieux des efforts nationaux et de stratégies et programmes en cours dans le domaine de la sécurité et du développement. L’un des objectifs essentiels de cette rencontre de Nouakchott sur la sécurité et le développement dans le Sahel était de mettre en place les modalités requises pour mener le plaidoyer, organiser le dialogue avec les partenaires internationaux, et coordonner leurs interventions. Les chefs d’Etat ayant pris part à ce sommet entendent arrêter les mécanismes appropriés pour assurer la mise en œuvre et le suivi  des décisions.

Dans son discours d’ouverture, l’hôte du sommet, le président mauritanien a largement évoqué les menaces sécuritaires que la région endure depuis plus d’une décennie. Des menaces qui, malgré leur décrue récente ne cessent, de rappeler à tous, par leurs manifestations, même sporadiques, que la lutte contre le terrorisme et le crime organisé exige une vigilance de chaque instant et une action multidimensionnelle de longue haleine.

 

NECESSAIRE SYNERGIE D’ACTIONS. Soulignant que ce sommet intervient à un moment crucial pour la région sahélo-saharienne, Mohamed Ould Abdel Aziz a indiqué que la persistance de ce fléau dans l’espace sahélien représente un défi d’autant plus majeur qu’il vient s’ajouter, en les accentuant, aux contraintes du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.

Pour répondre à toutes les questions soulevées, les chefs d’Etat ont décidé de créer un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale dénommé « G5 du Sahel ». Un poste de secrétariat  a ainsi été créé. Il est confié au Niger. La Mauritanie abritera le siège permanent de la nouvelle organisation. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz assure la présidence tournante de la conférence des chefs d’Etat.

Le président mauritanien a insisté sur la forte corrélation entre sécurité et développement dans la mesure où il n’y a pas de développement durable sans sécurité et ni de sécurité pérenne sans développement effectif. Mais pour lui, les menaces contre lesquelles la région doit unir davantage ses efforts ne doivent pas occulter l’ampleur des avancées enregistrées. « Il nous faut d’abord souligner, pour nous en réjouir, la libération effective du nord du Mali, puis le retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays frère avec l’appui de l’ensemble de ses partenaires », a relevé Mohamed Ould Abdel Aziz, en saluant l’abnégation remarquable des Maliens et l’engagement des contingents mobilisés par des pays du Sahel au sein des forces internationales qui ont aidé à libérer notre Septentrion. « L’Histoire retiendra le sens élevé du sacrifice des preux officiers et soldats tchadiens, venus déloger de leurs repaires les bandes terroristes qui sévissaient au nord du Mali. En Mauritanie, nous avons imposé une inviolabilité absolue de notre territoire face aux bandes armées en quête de repli. Nous avons aussi accueilli des dizaines de milliers de civils maliens qui, comme toujours en frères, ont pu paisiblement séjourner parmi nous », a poursuivi le chef de l’Etat mauritanien.

Pour lui, la Mauritanie peut se vanter aujourd’hui des leçons tirées du passé. « Nos expériences accumulées, nous permettent de cerner davantage la complexité des défis, de mieux adapter les réponses à apporter, de parfaire nos outils et modes d’actions et d’améliorer la coordination des interventions de nos Etats », a-t-il encore dit.

 

POUR UNE RENAISSANCE SAHELIENNE. Soulignant que la communauté internationale a multiplié les initiatives en faveur du Sahel, confortant ainsi la conviction de l’importance que revêt, pour la stabilité en Afrique et dans le monde, l’ancrage d’une paix et d’un développement durables au Sahel. « La dimension transfrontalière et les défis auxquels nous faisons face commandent en premier lieu une solidarité sans faille de nos Etats. Le Sahel dispose de nombreux atouts pour garantir à ses fils un avenir radieux. L’énergie de leur  jeunesse et leur volonté d’entreprendre constituent une richesse réelle. Leurs ressources naturelles, diverses et abondantes, la complémentarité des territoires et écosystèmes, la culture de la tolérance et l’esprit d’ouverture de leurs peuples, sont à même de favoriser l’émergence d’un espace régional de croissance et de prospérité », a poursuivi Mohamed Ould Abdel Aziz.

Il a rappelé qu’historiquement, le Sahel a été une terre d’hospitalité et de brassages, où les peuples sont restés attachés aux valeurs de leurs sociétés et ont su développer une résilience à toute épreuve. « Jadis, à l’heure où des pans entiers de notre monde, subissaient encore l’ignorance et l’obscurantisme, les cités et royaumes du Sahel offraient, en contraste, le rayonnement d’une civilisation de progrès. Les splendeurs des royaumes et empires tels que ceux Songhaï, Mossi, des Almoravides, du Ghana, du Kanem-Bornou,  de Baguirmi et du Ouaddaï, pour ne citer que ceux-là, témoignent d’un âge d’or du Sahel, où la spiritualité, les sciences et les arts trouvaient dans nos territoires un espace d’épanouissement privilégié. Une renaissance sahélienne doit voir le jour, c’est pour nous une responsabilité exaltante, envers nos peuples et devant l’histoire », apprécié le président mauritanien.

Dans un bref entretien accordé à la presse à l’issue du sommet, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a félicité son homologue mauritanien pour la nouvelle responsabilité qu’il assume désormais. Il a indiqué qu’il est désormais temps de bâtir des Etats démocratiques et forts, afin de mener une lutte efficace contre le terrorisme pour que nos économies se développent au profit de nos populations. Le chef de l’Etat a précisé que son homologue mauritanien est le porte-parole du Groupe 5 du Sahel.

Nous reviendrons sur le communiqué final qui a sanctionné la rencontre et qui a été lu par le ministre mauritanien des Affaires économiques et du Développement, Sidi Ould Tah.

Envoyé spécial

A. DIARRA

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