Sur les onze pays membres, cinq chefs d’Etat seulement ont fait le déplacement
Un sommet sur la sécurité dans la région sahélo-saharienne s’est ouvert jeudi à Nouakchott en présence de cinq chefs d’Etat. Cette réunion d’une journée est organisée dans le cadre du Processus dit de Nouakchott, une initiative lancée en mars 2013 pour notamment le « renforcement de la coopération sécuritaire » entre les onze pays membres: Algérie, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Libye, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal et Tchad.
Apparemment, les Chefs d’État de ces onze ont boudé ce Sommet d’hier, puisque seuls cinq chefs d’Etat, ceux de Mauritanie, du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal et du Tchad, y ont participé, pourtant le premier du genre depuis le lancement du Processus. Le thème débattu hier était celui d’ »un espace sécurisé pour un développement global » dans la région.
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, également président en exercice de l’Union Africaine (Ua), a exprimé la détermination des pays de cet ensemble à poursuivre « un combat sans merci contre le terrorisme et le crime organisé ». Il a appelé à une « réadaptation des systèmes de défense de nos pays aux exigences de terrain et à la nature de l’ennemi ». « Le sommet doit définir les étapes à suivre pour la mise en oeuvre de la stratégie de l’UA pour le Sahel » qui comprend trois axes: la gouvernance, sécurité et le développement, a-t-il précisé.
Le sommet de Nouakchott devait notamment prendre des mesures et recommandations en vue de « la mise en place d’unités mixtes et de patrouilles conjointes » entre les pays membres, selon des experts ayant préparé la réunion. Ces « unités mixtes prendraient la forme de groupements de 1.000 à 1.500 personnels en uniforme, avec des unités d’infanterie, des forces spéciales et des multiplicateurs de forces », ont-ils indiqué dans un rapport.
Au cours d’une conférence de presse tenue au palais des congrès à Nouakchott, hier jeudi, à la suite de la clôture du sommet du processus de Nouakchott, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz a passé en revue les principaux axes du communiqué final dudit sommet. Il a tout d’abord souligné que le renforcement de la coopération sécuritaire a occupé une bonne place dans les travaux des participants au sommet, notamment, a-t-il dit, la dynamisation de l’opérationnalité de l’organisme africain de paix et de sécurité dans la région sahélo-saharienne.
Il a en outre précisé que les participants, qui ont passé en revue le bilan du processus de Nouakchott qui a démarré en mars 2013, ont enregistré avec satisfaction les importants résultats réalisés dont la libération du Nord Mali, le lancement des négociations entre les parties maliennes pour parvenir à une solution globale et définitive dans ce pays, la réussite de toutes les parties burkinabées à mettre en place une période transitoire et le progrès enregistré dans le mécanisme africain de paix et de sécurité dans la région.
Mohamed Ould Abdel Aziz a noté par ailleurs les préoccupations des pays participants vis-à-vis de la situation au Nigeria et des actes terroristes menés par le groupe Boko Haram, actes qui menacent, a-t-il dit, la sécurité et la stabilité dans ce pays et son voisinage, malgré les efforts déployés par le Nigeria.
Les présidents ont également exprimé leurs préoccupations vis-à-vis de la situation en Libye et des menaces terroristes auxquelles fait face ce pays, notant que le dialogue entre les parties libyennes sous la supervision du groupe de contact international pour la Libye est de nature à aboutir à une solution permettant à la Libye de sortir de cette crise. Ils ont en outre insisté sur la nécessité de conjuguer les efforts politiques et militaires pour que les pays de la sous région retrouvent la stabilité, la sécurité et la paix.
Mohamed Ould Abdel Aziz a indiqué que les participants au sommet ont exprimé leur solidarité avec les pays qui font face à la maladie d’Ebola, réaffirmant qu’ils se tiennent aux côtés desdits pays pour surmonter cette épreuve.
Moussa TOURÉ