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SÉCURITÉ AU NORD DU MALI, OTAGES ALGÉRIENS ET RELATIONS AVEC LE MAROC Lamamra sort le grand jeu

Offensif et précis, le chef de la diplomatie algérienne a épaté son auditoire avant-hier à Bamako.

Ramtane Lamamra ministre  Affaires étrangères algerien

Tout en rassurant que l’Algérie restera activement mobilisée pour la libération de ses diplomates séquestrés par un groupe terroriste, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, ne manquera pas d’évoquer les efforts déployés par les autorités algériennes ayant contribué à la résolution de la crise au Mali qualifiant que l’assistance de l’Algérie à ce pays voisin tant sur le plan logistique que matériel est très significative. «Pendant la crise malienne, l’Algérie était profondément engagée dans des actions de coopération avec les forces armées du Mali et, par la suite, dans l’effort qui a été fait pour la remise à niveau de ses forces armées. Nous étions également très présents, bien que de manière discrète, dans la formation de cadres militaires maliens dans différentes spécialités et cela ne s’est jamais interrompu», souligne à ce propos le ministre qui s’exprimait lors d’un point de presse organisé au niveau de l’ambassade d’Algérie à Bamako. Les propos du ministre interviennent en marge d’une visite de travail et d’amitié de 48 heures, dans lesquels il indique également que «l’Algérie a apporté une contribution qui n’était ni mineure ni accessoire, mais significative». Et d’ajouter: «Le fait pour nous de participer à la formation, à l’équipement et à l’opérationnalisation d’un certain nombre d’unités des forces armées des trois pays du champ (Mali, Mauritanie, Niger) est à la fois un devoir et un investissement sur la sécurité collective», en estimant qu’aujourd’hui «il faut regarder vers l’avenir et bâtir une vision commune basée sur la confiance mutuelle». Relancé sur les relations algéro-maliennes, M.Lamamra a qualifié les relations entre les deux pays, d’«excellentes» et de «prometteuses», dans la mesure où il s’agit de deux pays «qui appartiennent à un même espace sahélo-saharien», a-t-il précisé. Il a rappelé que le Président Bouteflika a été un «acteur principal de cette communion profonde entre les deux peuples algérien et malien à la fin des années 1950 et début des années 1960», ajoutant que dans la mémoire collective de l’Algérie, le Mali a «une place particulière». «Ma visite au Mali vient à point nommé pour voir ce qu’il est nécessaire d’entreprendre entre Algériens et Maliens, mais également en tant que composante importante de cet espace sahélo-saharien.»

«On n’abandonnera pas nos diplomates»
Il s’agit aussi de voir ensemble les conditions dans lesquelles nous pouvons projeter notre relation bilatérale au moment où la communauté internationale se mobilise sur la problématique du Sahel avec, notamment la stratégie intégrée des Nations unies pour le développement du Sahel et la prochaine visite au Mali du secrétaire général de l’ONU, du président de la Banque mondiale et de la présidente de la Commission de l’Union africaine», a-t-il poursuivi. Le chef de la diplomatie algérienne a annoncé, par la même occasion, la tenue, le 5 novembre prochain à Bamako, d’une importante réunion sur le Mali et le Sahel et qui sera l’occasion pour les pays de la région de «réaffirmer leur position en tant que principaux acteurs dans la restauration de la paix et de la sécurité, ainsi qu’aux efforts de développement dans leur région avec l’aide de la communauté internationale». «En somme, le moment est venu, à la faveur des changements intervenus au Mali, d’aller de l’avant dans la consolidation des acquis démocratiques, sécuritaires et de développement», a-t-il soutenu. M.Lamamra a rappelé à cet égard que le Président Bouteflika «considère que nous devons renforcer nos capacités pour se mettre en position d’influencer le cours des événements en fonction de nos principes, de nos objectifs et de nos préoccupations et de la même manière, au côté de ce renforcement, il y a lieu d’envisager un partenariat le plus large possible en termes de formation et de mise à niveau de nos instruments d’intervention».

Une tempête dans un verre d’eau
Lors de ce même point de presse, le ministre dont le périple est très mouvementé depuis sa nomination à la tête de la diplomatie algérienne revient sur le dossier des diplomates algériens enlevés pour dire que «l’Etat algérien restera mobilisé pour la libération de ses diplomates enlevés en 2012 au nord du Mali».
Et d’assurer que «l’Algérie ne s’inclinera pas face au terrorisme et restera mobilisée pour la libération de ses diplomates enlevés». Par la même circonstance, il atteste: «Je réitère notre profonde sympathie et notre solidarité avec nos compatriotes victimes de leur devoir professionnel», confirmant le «profond engagement de l’Etat à déployer tous les efforts pour une issue heureuse pour les familles des victime.» L’Algérie, a-t-il encore souligné, «est résolument mise dans un rôle d’exportation de sécurité et de stabilité et veillera à ce que son territoire ne soit pas utilisé pour des actes terroristes et cela passe inévitablement par la sécurisation de ses frontières». Abordant le chapitre des relations algéro-marocaines, supposées en déchéance, notamment depuis la cérémonie d’investiture du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, à laquelle le roi du Maroc y avait assisté, Lamamra a remis les pendules à l’heure pour mettre en cause une certaine presse en déclarant que «certains médias se sont arrangés, avec l’art consommé du sensationnel, pour créer une tempête dans un verre d’eau, dans cette région saharienne, si avide en ressources hydriques, je crois que cela pouvait être, pendant un court moment, à la mode, mais cette mode devrait maintenant être dépassée». Lors de son déplacement à Bamako, le ministre s’est entretenu avec le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga. Les pourparlers ont surtout porté sur la question sécuritaire, notamment les frontières et la bande sahélo-saharienne et le rôle de l’Algérie dans la gestion de certains mouvements, à l’image du Mnla et Hcua à Kidal. A ce sujet, les choses sont claires pour le chef de la diplomatie algérienne: «Il n’y a pas de nouveau dossier concernant l’implication algérienne dans la crise sécuritaire au Mali. Nous oeuvrons toujours pour la paix et la sécurité dans la bande sahélo-saharienne.» Pour sa part, le ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga tient à souligner que «L’Algérie est un partenaire incontournable pour le Mali. Il est important qu’avec le changement intervenu au Mali et l’évolution de la situation sécuritaire que nous puissions engager une relation bilatérale très forte avec une approche continentale». D’ailleurs, aucun ministre de ce pays voisin ne dira le contraire vu les relations amicales qu’entretiennent les deux parties.

Le président malien rend hommage à Bouteflika
Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a salué, avant-hier à Bamako, le rôle de l’Algérie et rendu hommage à son Président Abdelaziz Bouteflika pour sa contribution dans le règlement de la crise. «Je salue le Président Bouteflika sur lequel nous fondons beaucoup d’espoir pour rétablir la paix et la stabilité dans notre pays», a déclaré le chef d’Etat malien à l’issue de l’audience qu’il a accordée au ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Qualifiant les relations algéro-maliennes d’«excellentes», le président malien a ajouté que «nul mieux que le Président Bouteflika et nos frères algériens peuvent nous aider à rétablir la paix». «Le soutien de l’Algérie pour nous est fondamental», a-t-il insisté.

 

Source : l’expression

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