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Sécurité alimentaire : UN PROJET NOVATEUR LANCÉ À SÉGOU

« Jègè ni jaba» va augmenter la disponibilité de l’échalote/oignon et du poisson de bonne qualité et à un prix abordable, tout au long de l’année

FAO

« Jègè ni jaba», autrement dit « poisson et oignon », est la dénomination très parlante d’un projet lancé mardi à Ségou. Ce programme de renforcement des chaînes de valeurs agricoles pour la sécurité alimentaire dans notre pays (PRCA-SA) est financé par les Pays-Bas. Il est exécuté par un consortium d’Ong : ICCO coopération, une Ong internationale néerlandaise spécialisée dans l’aide au développement rural dans le monde, et de SNC Lavalin, l’une des plus grandes sociétés d’ingénierie et de construction au monde basé au Canada et qui compte en son sein des partenaires comme Wetland International, Fair and Sustainable Advisory services et ACA conseil.
Le programme s’étend sur 5 ans, pour un coût global de 7,6 millions d’euros, soit 4,97 milliards Fcfa. Son objectif : mettre en œuvre une approche inclusive et dynamique basée sur la facilitation pour renforcer les liens entre les différents acteurs des chaînes de valeur ciblées. Il s’agit, selon le chef du projet Martin Donarski, d’augmenter la disponibilité de l’échalote/oignon et du poisson de bonne qualité et à un prix abordable, tout au long de l’année. Le projet ambitionne aussi et surtout d’accroitre les revenus des producteurs (hommes et femmes) et d’autres acteurs des chaînes de valeur échalote/oignon et poisson. L’utilisation rationnelle des ressources naturelles (terre et eau) dans le but d’augmenter la résilience des systèmes de production sera aussi améliorée.
Le projet sera exécuté à Bamako à travers la pisciculture périurbaine. A Ségou, c’est la filière oignon qui a été retenue. Mopti fait les deux : échalote/oignon et poisson. L’exécution du programme a adopté l’approche M4P, c’est-à-dire « marché au profit des pauvres », explique le responsable du projet. Cette approche va aider à surmonter les obstacles qui empêchent les acteurs de participer au système du marché plutôt que de chercher à résoudre directement des problèmes ou des goulots d’étranglement. Le marché, en tant que système, est donc au cœur de l’approche. Il s’agit de voir quelles sont les contraintes qui empêchent le marché, en tant que système, de solutionner les problèmes déjà identifiés ?
Pourquoi l’approche M4P ? Martin Donarski explique que l’approche permet de viser en même temps des objectifs de compétitivité et d’inclusion des couches de populations pauvres et désavantagées. Cela pour la simple raison que le cadre stratégique, selon M4P, est la réduction de la pauvreté à travers la croissance et l’accès aux opportunités. Il faut aussi noter les changements dans le système du marché et les interventions systémiques.


QUATRE COMPOSANTES.
Le responsable du projet a décliné les différentes composantes du programme. Dans la composante chaîne de valeur échalote et oignon, il s’agira de faciliter l’accès aux intrants de qualité, d’améliorer le système de production et les systèmes post-récolte.
Pour la composante de la chaîne de valeur poisson, il faut retenir également l’accès aux intrants de qualité, l’amélioration du système de production ainsi que des systèmes post-récolte. La composante services et gouvernance se focalisera, elle, sur l’amélioration de l’environnement des services ainsi que le renforcement des structures de gouvernance.
La dernière composante – la gestion du projet – va se concentrer sur la planification et la gestion. Là, une structure de suivi-évaluation et un comité technique seront mis en place. Le projet s’adresse directement aux paysans, pêcheurs et autres acteurs qui s’occupent des processus de transformation et de commercialisation des produits sur le marché.
Le directeur régional de ICCO Coopération Afrique de l’Ouest, Bert Bosch a indiqué que le projet « Jegè ni Jaba » allait être un succès pour les bénéficiaires. En développant une approche participative et inclusive afin d’asseoir davantage les relations d’affaires, il permettra aux marchés de fonctionner pour les producteurs d’oignons et pour les pisciculteurs.
Le programme relève de la politique de coopération Mali-Pays-Bas qui met l’accent sur l’importance du secteur privé pour le développement durable du secteur agricole, a souligné le conseiller économique de l’ambassade des Pays Bas, Paul Tholen.
Le gouverneur de la Région de Ségou, Thierno Boubacar Diallo, a remercié la coopération néerlandaise pour son appui constant et dynamique, particulièrement dans un domaine aussi stratégique que la sécurité alimentaire et nutritionnelle. En effet, avec ce nouveau Programme de renforcement des chaînes de valeurs agricoles et de la sécurité alimentaire, les Pays Bas souscrivent entièrement à l’option d’accompagner notre pays dans ses efforts de développement social et économique. Au Mali, le secteur agricole fournit environ 30% des recettes d’exportation et emploie près de 80% de la population active. C’est pourquoi, le développement de l’agriculture est au cœur des ambitions que nourrit pour le Mali, le président de la République qui a instruit au gouvernement d’accélérer la mise en œuvre de la politique de développement agricole, issue de la Loi d’orientation agricole adoptée en 2006.
Notre pays entreprend donc d’assurer le développement d’une agriculture durable, moderne et compétitive avec comme objectif de garantir la souveraineté alimentaire et d’assurer le bien-être des populations. L’approche du Programme « Jègè ni Jaba » axé sur la dynamique de marchés fonctionnant pour les pauvres dans le cadre du développement des chaînes de valeurs oignon/échalote et poisson, participe de cette vision de transformation de l’agriculture. Le gouverneur a, par conséquent, appelé les acteurs impliqués dans la mise en œuvre du programme à développer la meilleure synergie possible dans une démarche multi-acteurs inclusive pour diversifier et améliorer la qualité nutritionnelle de l’alimentation, renforcer les capacités pour des activités locales, augmenter les revenus des Maliens et améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’eau dans l’agriculture malienne.
Le programme contribuera ainsi à valoriser les ressources potentielles, tant humaines que naturelles, des zones d’intervention et justifiera le choix porté par l’ambassade des Pays Bas sur l’expertise et l’expérience du Groupement SNC Lavalin Inc et ICCO.

M. A. TRAORE

SOURCE : L Essor

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