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Secteur bancaire : DAVANTAGE DE MESURES POUR LA SÉCURITÉ DES OPÉRATIONS

La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) pour le Mali et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF) ont tenu, hier au siège de la Banque, leur deuxième rencontre trimestrielle au titre de l’exercice 2017.

Konzo Traore directeur general pdg bceao

Etaient présents le directeur national de la BCEAO pour le Mali, Konzo Traoré et les directeurs généraux des banques conduits par le président de l’APBEF, Moussa Alassane Diallo. Une quinzaine de points étaient inscrits au menu de ces échanges qui visent à poser les problèmes réels du secteur bancaire en vue de les résoudre. La situation de la mise en œuvre la décision n° 5 du 6 décembre 2016 du Comité de politique monétaire de la BCEAO, le dispositif de gestion des comptes dormants, le rapatriement des recettes d’exportation et la limitation des paiements en espèces, ont alimenté les débats. Au terme de la rencontre tenue à huis clos, le responsable de la BCEAO a donné des précisions sur la limitation des paiements en espèces. Il a expliqué qu’il se rapporte à l’élaboration d’une instruction de la BCEAO, relative au seuil de déclaration systématique des opérations en espèces dans la lutte anti-blanchiment et le financement du terrorisme. « Aujourd’hui on peut acheter une maison avec de l’argent liquide dans un sac. Ces choses seront réglementées au terme de ladite loi », a précisé le patron de la BCEAO pour le Mali. Parlant de la décision n° 5 du 6 décembre 2016, Konzo Traoré a relevé qu’elle vise à encadrer le guichet de prêt marginal, un des volets du refinancement des banques par la banque centrale. Selon lui, les banques peuvent solliciter ce guichet à leur guise. Le taux du crédit de la BCEAO aux banques passe de 3,5% à 4,5%, a révélé le directeur de la BCEAO qui a précisé que le volume des prêts a été aussi ramené, à deux fois les fonds propres de la banque alors qu’il n’était pas limité auparavant. En réaction, Moussa Alassane Diallo a rassuré que ce dispositif ne constitue pas un frein au financement de l’économie par les banques. A ce titre, il a rappelé que des banques sont d’ailleurs en règle par rapport à ce nouveau dispositif. « Des dispositions doivent être prises afin que toutes les banques soient en règle avant le 30 juin prochain, date butoir pour l’application effective de cette disposition », a souligné Moussa Alassane Diallo. Un autre point débattu avait trait au dispositif de gestion des comptes dormants. Il s’agit des comptes logés dans les banques et qui n’ont connu aucun mouvement du titulaire sur une période de 10 ans. Sur la gestion de ces comptes, le directeur national de la BCEAO pour le Mali a été clair. Il revient aux banques de rechercher les titulaires de ces comptes, a-t-il dit avant de préciser que l’argent en question «doit être viré à la BCEAO si les titulaires n’ont pas été identifiés au bout des 10 ans de recherche ». Il ressort des explications des spécialistes que la Banque centrale, à son tour, doit publier ces comptes et les garder durant une période de 20 années au bout de laquelle, l’argent est reversé au trésor public, s’il n’y a pas de réclamation du titulaire. A propos du rapatriement des recettes d’exportation qui constituent les réserves de devises pour notre pays, deuxième puissance exportatrice de l’UEMOA après la Côte d’Ivoire, le directeur national de la BCEAO a révélé que ce taux, sur les cinq premiers mois de l’année en cours, est estimé à environ 36%, contre 16% pour toute l’année dernière. Ces recettes tournent autour de 1 500 milliards de Fcfa. Le banquier a ajouté que l’or y contribue, à lui seul, à hauteur de 1000 milliards de Fcfa (prévision 2017). Viennent en suite le coton et le bétail sur pied. Au menu d’une conférence tenue à Dakar jeudi dernier, il a été reconnu que le Bureau d’information sur le crédit (BIC) connaît des difficultés (recueil du consentement du client avant son enregistrement dans la base de données et la consultation du rapport de solvabilité du client) dans son opérationnalisation. Se prononçant sur ces aspects dont la mise en œuvre engage les banques, le président de l’APBEF a affirmé que les banques doivent informer, sensibiliser les clients sur l’avantage du BIC afin de les amener à donner leur consentement. Quant à la consultation du rapport de solvabilité, elle permet aux banques de maîtriser les risques liés au crédit et de minimiser les impayés. « Nous allons sensibiliser nos collaborateurs pour que sa consultation (NDLR: le BIC) soit le premier reflexe des banquiers dès qu’ils sont en face d’un dossier d’instruction du crédit », a promis Moussa Alassane Diallo.

Cheick M. TRAORE

Bureau d’information sur le crédit : FAIBLE IMPACT SUR LES ACTIVITES DE CREDIT

Faisant le bilan de la structure après un an d’activité, les responsables de la BCEAO ont déploré la faiblesse du volume de données fournies et de la consultation de la base de données par les banques et établissements financiers avant l’octroi de crédit aux clients

«Partage des données sur le crédit dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) pour l’amélioration de l’inclusion financière ». Tel est le thème central débattu, la semaine dernière, lors d’une visioconférence, organisée par la BCEAO, à son siège à Dakar. La visioconférence a été conjointement organisée avec la Société financière internationale (SFI). L’ouverture a été présidée par le vice-gouverneur de la Banque, Jean-Baptiste M. P. Compaoré. L’évènement a réuni plus d’une centaine de dirigeants d’établissements de crédit, de systèmes financiers décentralisés, d’opérateurs de téléphonie mobile et de sociétés de distribution d’eau et d’électricité. Cette conférence intervient après un an de fonctionnement du Bureau d’information sur le crédit (BIC) de l’Union. Rappelons que le BIC recense, sur une plateforme électronique, les informations liées aux antécédents de crédits et aux demandeurs de crédits bancaires. Il collecte auprès des organismes financiers, des sources publiques et des grands facturiers (eau, électricité et téléphone) des données disponibles sur les antécédents de crédit ou de paiement d’un emprunteur. Ces informations sont exploitées pour fournir aux établissements de crédit des rapports de solvabilité détaillés. Ainsi, il assure la disponibilité d’informations économiques et financières sur les clients pour faciliter la mise en place des crédits et l’analyse des risques. Le constat, après cette première année de fonctionnement du BIC, est variable, selon les responsables de la banque centrale. Il ressort qu’à la date du 12 mai dernier, 129 établissements assujettis sur les 181 concernés (soit 71,3%) ont été jugés aptes à participer au système de partage d’informations sur le crédit, à la suite de tests de qualification. Par ailleurs, le nombre de clients sur lesquels des informations sont disponibles dans la base du BIC est passé de 30 694 fin février 2016 à 805 630 au 12 mai 2017. Sur ce nombre, on compte 7 864 pour les personnes morales et 797 766 pour les personnes physiques. Un taux de consultation de 8,3%. Ces résultats encourageants ne doivent pas cacher les faiblesses constatées, prévient la Banque centrale. Qui révèle comme difficulté la faiblesse liée à la non consultation des rapports de crédit par les établissements assujettis. Cette situation fait peser un risque majeur sur l’impact du projet de promotion des BIC en termes de développement du marché du crédit et d’assainissement du portefeuille de crédit des établissements assujettis de l’Union, a-t-elle souligné. A titre illustratif, au 12 mai 2017, suivant les statistiques fournies par la Société CREDITINFO-VOLO (agréée en qualité de BIC dans l’Union), pour 395 786 prêts déclarés par les établissements financiers assujettis des Etats membres de l’Union où la loi uniforme est en vigueur, seuls 32 872 rapports de crédit ont été consultés, soit un taux de consultations de 8,3%. Toute chose qui justifie la tenue de cette séance dont l’un des objectifs est de partager davantage d’informations sur le crédit, en approfondissant les connaissances des acteurs concernés sur les enjeux de ce système, tout en les édifiant sur l’apport important de cette industrie au développement du marché du crédit dans d’autres juridictions. En organisant cette conférence, la BCEAO entendait aussi contribuer à l’amélioration significative de la qualité de la participation des assujettis au système d’échange de données avec le BIC qui est aujourd’hui opérationnel dans les huit pays de l’Union. Pour atteindre cet objectif, des experts internationaux ont été sélectionnés pour entretenir l’assistance sur six sous thèmes. Ceux-ci ont porté sur, notamment, l’expérience de la BCEAO en matière de mise en place d’un BIC régional, l’exploitation des informations du BIC par le secteur bancaire et financier ainsi que dans le cadre de la mise en œuvre de la supervision bancaire, la régulation et la coordination des activités de partage d’informations sur le crédit, la décentralisation du crédit : nouvelles frontières pour accroître l’inclusion financière… Intervenant à l’ouverture des travaux, le vice-gouverneur confirmera que plus de 70% des établissements assujettis sont en mesure de communiquer des informations au BIC avant de déplorer la faiblesse du volume de données fournies et de la consultation de la base de données du BIC par les banques et établissements financiers avant l’octroi de crédit à un client. Interrogé sur le sujet, le directeur général de l’Agence principale de Bamako, Konzo Traoré a expliqué que le BIC a un triple avantage : pour le client, il permet une meilleure accessibilité au crédit à un taux d’intérêt assez bas et une baisse des garanties exigées. Il contribue aussi à une amélioration de la qualité du service et de la relation avec les institutions financières. Pour les établissements de crédit et systèmes financiers décentralisés, il est un outil efficace d’analyse, d’évaluation et de gestion des risques. Pour ce qui est de l’économie nationale, le BIC contribue à l’amélioration du financement des agents économiques et à amoindrir les coûts. Par ailleurs, il aide les pays à améliorer leur notation dans le classement du Doing Business, une évaluation de la Banque mondiale sur l’attractivité du climat des affaires, à travers le ratio d’adultes couverts par le BIC. Ce ratio est de 0,6% pour le Mali au 15 février 2017. Même si le taux d’inclusion financière a atteint les 50%, a indiqué le directeur national de la BCEAO.

C. M. TRAORE

 

Source: essor

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