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Savoirs : la quête permanente de connaissances

L’erreur est humaine, professe un adage que le latiniste a contribué à rendre célèbre, dans le contexte d’une certaine culture. Dans nos milieux traditionnels, il ne manque guère non plus de formules consacrées pour reconnaître et concéder au genre humain les faiblesses inhérentes à sa nature, de même que les lacunes qui apparaissent inéluctablement un jour ou l’autre dans l’action de l’être social. Mais c’est bien souvent à la première manifestation de l’acte décalé que sont évoqués ces dictons et principes pour faire appel à l’indulgence et à la tolérance du milieu dans lequel évolue l’individu. Il est donc difficile de faire prévaloir la même argumentation lorsque le schéma vient à se reproduire, l’homme étant censé avoir tiré un enseignement de la première épreuve, en acquérant un nouveau savoir, pour une attitude meilleure.

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Face à des phénomènes similaires, même en l’absence d’infraction à réparer, ou de faute à racheter, la quête de connaissances nouvelles est l’une des recommandations de la religion musulmane. Tout autant que l’assimilation des préceptes de la foi, il incombe au fidèle le devoir de s’investir dans la quête permanente de l’instruction, du savoir, dans ses manifestations les plus variées. L’injonction première dans le Livre sacré de l’islam renvoie à cette exigence. « Lis, au nom de ton Seigneur ! Lis, Ton Seigneur est le très noble qui a enseigné par la plume à l’homme ce qu’il ne savait pas » (96:1-5).
De multiples passages des Ecritures soulignent par ailleurs cette prescription à laquelle oulémas et philosophes accorderont un rôle particulier. Selon eux, la recherche du savoir au service de la cause religieuse, tout autant que du temporel, relève des attributions du fidèle. «Fais pour le monde ici bas comme si tu devais vivre éternellement, et fais pour ta fin dernière comme si tu devais mourir demain», rappelle un hadith. Les oulémas relatent à ce sujet la longue pérégrination entreprise par un homme de foi dans la collecte des traditions du Messager (PSL). Loin des terres qui avaient offert l’hospitalité aux premiers Compagnons, le voyageur se fit conduire à la mosquée de l’érudit qui avait eu à un moment de son existence, l’insigne privilège de côtoyer le Guide. A l’issue de l’office, le voyageur se verra conforté dans sa quête par son hôte qui lui rapportera le hadith : «Quiconque emprunte un chemin à la recherche d’une science, le Créateur lui rendra accessible l’un des chemins qui mènent à la félicité».
Poursuivant son développement, il soulignera que «la supériorité du savant sur l’adorateur fervent est comme celle de la pleine lune sur les autres astres. Les savants sont les héritiers des prophètes», dira-t-il, car ceux-ci n’ont légué ni or ni argent, mais seulement la science, et celui qui acquerra la science accèdera à la plus grande félicité. Soulignant la nécessité d’une profonde connaissance des pratiques cultuelles, les oulémas rapportent par ailleurs que «celui qui observe aveuglément les pratiques religieuses sans en avoir pleine connaissance serait semblable au marcheur qui s’écarte de son chemin. Il sombre de plus en plus dans l’interprétation à mesure qu’il s’éloigne du droit chemin. Ainsi il corrompt beaucoup plus qu’il ne forme».

A.K. CISSÉ

 

Source: Essor

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