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« SAUVONS NOTRE ENVIRONNEMENT » : SOS pour les collecteurs naturels de Bamako

Très bientôt, la saison des pluies va s’installer. Durant au moins deux mois, les locataires des constructions illicites installés dans les servitudes et dans les lits des collecteurs du district de Bamako vivront avec la peur au ventre face à la menace d’éventuelles inondations, avec son lot de morts et de dégâts matériels colossaux. La tragédie survenue en 2013 a laissé des souvenirs douloureux et des séquelles graves qui interpellent tous.

Chaque année, malgré des centaines de millions de nos francs injectés par la mairie du district et l’Etat dans les opérations de curage des caniveaux, la situation demeure alarmante. Dans l’indifférence des autorités et avec la bénédiction de l’incivisme, Bamako croule sous les déchets d’ordures. Sous l’emprise de la boue et des déchets plastiques, la plupart des collecteurs de la capitale sont devenus méconnaissables et ont tendance à disparaitre dans les habitations. Ces 9 collecteurs sont aux abois, faute d’aménagement. Le hic est que le phénomène va de mal en pis. Or, il y va de la santé des populations. Il faut rappeler que le 10 avril 2021, Dionké Diarra, alors ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat, et son collègue de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Bernadette Keïta, ont visité les collecteurs naturels du district de Bamako. Il s’agit notamment du Woyowayanko en commune IV, du Tinkolé en commune I, du Koumako à Missabougou, en commune VI. Cette tournée s’inscrivait dans le cadre de la réalisation du projet de drainage des eaux pluviales de Bamako. Ce projet est financé par l’organisme allemand KFW et l’Etat malien pour un montant global de 13 milliards 120 millions de FCFA, et concerne l’aménagement du marigot Tinkolé sur une longueur de 4 kilomètres 100 mètres et du collecteur Woyowayanko, dont l’intervention se fera sur 3 kilomètres 500 mètres. Aujourd’hui, le projet est bloqué. Et pour cause, le bailleur allemand pose la condition d’accélérer le processus d’indemnisation des populations affectées par le projet (PAP). La réalisation de ce projet devra permettre de réduire les inondations, avec son lot de pertes en vies humaines et de dégâts matériels incalculables. De nos jours, à certains endroits, les collecteurs ont même disparu à cause de l’emprise des déchets d’ordures et des constructions anarchiques. Et pourtant, les études techniques avant-projet sommaire (APS) et avant-projet détaillé (APD) sont terminées et ont été validées depuis le 18 août 2018. Aussi, les rapports d’études d’impact environnemental et social (Eies), du Plan de gestion environnementale et sociale (Pges) et du Plan d’action de réinstallation (PAR) ont été validés par le comité interministériel le 18 août 2018. Choqué par les réalités du terrain, le ministre Dionké Diarra avait dénoncé la bureaucratie et l’insouciance qui ont amené les gens à abandonner le projet après l’aménagement du Diafaranako. L’Etat étant une continuité, un an après, la situation demeure alarmante et préoccupante. Toute chose qui donne l’impression de l’impuissance et l’incapacité des autorités à apporter une solution urgente pour débarrasser Bamako de ces ordures. En réalité, il ne s’agit pas de se limiter à inviter la population à s’investir pour assainir l’environnement et de comprendre que tout ce qui se fait, c’est dans leur bien, mais c’est plutôt, c’est de gagner le pari de la lutte contre l’impunité dans le secteur. Au-delà des promesses et des discours politiques, c’est un véritable challenge. Il urge de prendre cette affaire de déchets à bras-le-corps, car il y va du bien-être de la population et du développement humain durable.
Présentée par Jean Goïta

Source: la lettre du Peuple

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