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Enlèvement de l’activiste El Bachir Thiam à Kati : une inquiétante atteinte aux libertés publiques au Mali

Bamako, le 8 mai 2025 – Le climat politique et social au Mali vient d’être une nouvelle fois assombri par un événement alarmant : l’enlèvement, en plein jour, de l’activiste et militant politique El Bachir Thiam, membre du parti Yelema – Le Changement, formation politique dirigée par l’ancien Premier ministre Moussa Mara.

 

Bamada.net-Selon des témoignages concordants recueillis par Bamada.net, El Bachir Thiam a été interpellé ce jeudi 8 mai, aux environs de 15h00, devant une boutique à Kati, ville militaire située à une quinzaine de kilomètres de la capitale, Bamako. Des témoins oculaires rapportent qu’un véhicule de type V8, sans plaque d’immatriculation, s’est arrêté brutalement. Plusieurs hommes cagoulés, présentés par certains comme des éléments « se réclamant de la sécurité d’État », sont descendus pour procéder à l’arrestation musclée du jeune activiste.

Une arrestation extrajudiciaire ?

D’après des proches de M. Thiam et plusieurs publications sur les réseaux sociaux, aucun mandat d’arrêt n’a été présenté. Aucune convocation préalable ne lui aurait été adressée. « Ce sont des méthodes qui rappellent les heures sombres des dictatures », a commenté un membre de Yelema sous anonymat. « C’est un véritable kidnapping. » L’opération s’est déroulée dans une ambiance de tension : El Bachir Thiam aurait tenté de résister avant d’être embarqué de force.

À l’heure où nous mettons cet article en ligne, aucune autorité judiciaire ou sécuritaire n’a revendiqué ou confirmé officiellement l’arrestation du militant. Cette situation renforce les soupçons d’un acte illégal, perpétré en dehors du cadre réglementaire prévu par la loi malienne.

Un militant ciblé pour ses opinions ?

Figure montante de la société civile malienne, El Bachir Thiam s’était fait remarquer ces derniers mois par ses prises de parole publiques en faveur du retour à l’ordre constitutionnel et de la restauration de la démocratie au Mali. Membre actif de Yelema, il avait récemment coorganisé une conférence-débat avec un groupe de femmes à Bamako, axée sur la nécessité de respecter la Constitution malienne et les droits fondamentaux.

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Selon plusieurs sources internes au parti Yelema, El Bachir aurait reçu des pressions et fait l’objet de menaces voilées ces dernières semaines. « Il savait qu’il était dans le viseur, mais il a toujours refusé de se taire », témoigne un camarade militant.

Certains observateurs estiment que son enlèvement pourrait s’inscrire dans une volonté plus large de museler les voix dissidentes, à l’approche des échéances promises par les autorités de transition. La junte militaire au pouvoir, bien que s’étant engagée à un processus de retour à l’ordre constitutionnel, est régulièrement critiquée pour des dérives autoritaires, notamment des arrestations arbitraires et restrictions à la liberté d’expression.

Une communauté politique silencieuse ou intimidée ?

Du côté des acteurs politiques traditionnels, la réaction tarde à venir. Jusqu’à présent, aucun communiqué officiel n’a été publié par les autorités compétentes pour clarifier la situation. Le parti Yelema n’a pas non plus, au moment de la rédaction, publié une déclaration formelle, bien que plusieurs de ses membres aient exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux.

Cette affaire relance le débat sur l’espace de liberté politique au Mali. Peut-on encore exprimer des opinions critiques sans risquer une arrestation ou une disparition ? Pour beaucoup d’analystes, l’affaire Thiam résonne comme un signal d’alerte, voire comme un précédent dangereux dans un contexte de fragilité institutionnelle et de défiance croissante entre les citoyens et les autorités de transition.

La société civile monte au créneau

Des voix s’élèvent déjà dans la société civile pour dénoncer cet acte. Plusieurs organisations de défense des droits humains ont exprimé, à travers des publications sur les plateformes numériques, leur inquiétude quant à la multiplication des pratiques répressives à l’encontre des militants, journalistes et activistes.

Un collectif d’avocats aurait d’ores et déjà décidé de se saisir de l’affaire pour exiger la libération immédiate d’El Bachir Thiam ou, à tout le moins, sa présentation devant les juridictions compétentes, conformément aux principes d’un État de droit.

Une situation à suivre de très près

À ce stade, l’opacité autour de cette interpellation et l’absence de communication officielle ne font qu’alimenter les inquiétudes. El Bachir Thiam est-il détenu dans un centre de la sécurité d’État ? Fait-il l’objet d’une enquête ? Ou s’agit-il d’une tentative d’intimidation sans fondement légal ? Autant de questions qui restent, pour l’instant, sans réponse.

Bamada.net reste mobilisé pour faire la lumière sur cette affaire et informer l’opinion nationale et internationale sur l’évolution de la situation. Le Mali, pays aux traditions démocratiques riches, ne peut se permettre de glisser vers une gouvernance par la peur et la répression.

 

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Fatoumata Bintou Y

 

Source: Bamada.net

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