L’alerte récente donnée par les autorités françaises sur la dangerosité des laits infantiles Picot et Milumel impropres à la consommation a été bien prise au sérieux au Mali. L’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire des Aliments (ANSA) en sa qualité de point focal national du Réseau d’Alerte Rapide des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (RASFF) a mis en place un plan d’action costaud de lutte afin de préserver la santé des consommateurs maliens. Selon son Directeur Général adjoint, Mamadou Sako, plus de 10 tonnes du lait infantile Picot soit plus de 22 000boites ont été saisies et détruites.
La santé n’a pas de prix ! Surtout, s’il s’agit de celle des nourrissons. C’est pourquoi, après avoir été informées par les autorités françaises à travers une déclaration sur l’état de certains produits de l’entreprise ‘’Lactalis International France’’, les autorités maliennes ont pris toutes les dispositions afin de contrecarrer sinon limiter les dégâts dans notre pays. Cela, si l’on sait que le Mali est un gros importateur par excellence des produits alimentaires.
A noter que les produits concernés sont : les laits infantiles Picot SC 1er âge (350g et 460g) et Milumel Bio 1er âge (900g) infestés de la bactérie Salmonelle enterica.
Une des mesures urgentes prises, soulignée par le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Pr Ousmane Samba Sow (lors du dernier point de presse du gouvernement) a été la fermeture des frontières maliennes à ces produits. Cela a été accompagné, selon le ministre, par la recherche et la saisie des quantités déjà importées et l’arrêt immédiat de toutes les commandes de ces marques de lait.
Dans le processus de mise en œuvre de ces mesures d’urgence face à cette situation de santé publique, la lourde responsabilité a été confiée à l’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire des Aliments (ANSA).
Selon le directeur général adjoint de l’ ANSA, c’est toute la production de l’entreprise Lactalis de 2017 qui est contaminée. Il s’avère, dit-il, que ce n’est plus Picot et Milumel, mais toutes les gammes de produits de cette société française.
« Les autorités maliennes ne pouvaient être indifférente à cette situation » a-t-il déclaré. Et déjà, explique M.Sako, plus de 22 000 boites, soit 10 tonnes de ces produits ont été saisis au Mali. Pour ce faire, l’ANSA a déployé seize équipes œuvrant jour et nuit afin de renforcer la saisie de ces produits.
Selon lui, la saisie de cette quantité importante a été rendue facile grâce à la maîtrise du circuit de distribution de ces produits, dont celui pharmaceutique. « Autrement la situation pourrait très bien se compliquer » a-t-il souligné.
Toujours, selon le DGA de l’ANSA, des dispositions sont en train d’être prises afin de procéder à la destruction des produits saisis. Car, dit-il, sans cela ils peuvent facilement se retrouver dans les circuits de distribution.
D’où son invitation à la population d’être vigilante à toute la gamme de produits alimentaires fabriqués courant 2017 par la société Lactalis. Dans la même optique, il a lancé un appel fort à ceux qui ont déjà acheté ces produits, afin qu’ils les restituent rapidement. « Il y aura des compensations financières pour dédommager les intéressés » a-t-il déclaré.
Pour une fois, l’on peut dire que les services compétents ont préservé la vie des enfants. En illustre, la lettre circulaire du Directeur Général des Douanes, destinée à tous les bureaux décentralisés des douanes pour prendre des dispositions qui s’imposent. Ces dispositions, précise cette lettre signée de l’Inspecteur Général Aly Coulibaly, sont : « procéder à la saisie conservatoire desdits produits dès leur importation et de rendre compte immédiatement à la hiérarchie pour la conduite à tenir ».
Par Moïse Keïta
Par Le Sursaut