Cela en dit long sur les relations apaisées et conviviales qu’elle a su entretenir avec le personnel. Une grande courtoisie et une bienveillance qui ne l’ont pas empêché d’impulser une dynamique performante à ce département où elle laisse ses empreintes. Pétri de qualités managériales indéniables, Diéminatou s’est révélée une véritable cheffe d’équipe presque toujours sur le terrain aux côtés des agents pour l’accomplissement de sa mission. «Nous pouvons affirmer sans aucun risque de nous tromper que Mme Diéminatou Sangaré est parmi les meilleurs ministres de la Santé de l’histoire de ce département», a témoigné un sexagénaire.
Quelle autre mission exaltante attend cette dynamique et très compétente dame ? C’est la question que beaucoup se posent aujourd’hui en pariant que son temps de repos ne sera pas long pour qui «connaît l’attachement du président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, à l’excellence et au mérite». En tout cas, Diaminatou Sangaré a le background nécessaire pour rapidement rebondir au service de l’Etat ou d’un organisme international.
Inspectrice de sécurité sociale détentrice d’un diplôme en ingénierie économique, d’un parchemin de cadre de la sécurité sociale et de plusieurs autres certificats, Mme Diéminatou Sangaré avait été nommée ministre de la Santé et du Développement social par le décret n°2021-0385/PT-RM du 11 juin 2021, portant nomination des membres du gouvernement. Native de Bamako, cette quinquagénaire est une «self-made-woman» qui a forgé son destin à la force du poignet, de la volonté d’être la principale artisane de la réalisation de son ambition. Jamais intimidée par un défi (elle en a relevés beaucoup pour pouvoir intégré un environnement professionnel qui ne s’ouvrait qu’aux meilleurs), Diéminatou Sangaré a décroché en 1991 son diplôme d’Ingénieure économiste à l’Institut des ingénieurs économistes de Leningrad, actuelle Université d’État de Saint-Pétersbourg d’ingénierie et d’économie (Russie) après une année préparatoire (1985 à 1986) de langue russe à l’Université d’État de Tachkent, en Ouzbékistan.
Armée de ce parchemin, celle que les proches appellent affectueusement «Diamy» a fait ses grands débuts dans l’administration malienne. De 1997 à 1999, elle est envoyée au Canada par l’INPS pour approfondir ses connaissances, notamment en Système de gestion de bases de données relationnelles. A son retour, Diéminatou Sangaré va intégrer en 1999 le Centre Régional Africain d’Administration du Travail (CRADAT) de Yaoundé (Cameroun) pour des cours de perfectionnement des cadres supérieurs des institutions nationales de sécurité sociale.
De perfectionnement en perfectionnement, Diéminatou Sangaré va intégrer le premier cycle du Centre Ivoirien de formation des cadres de Sécurité sociale en 2001, d’où elle sortira Major de sa promotion. Elle poursuivra le second cycle de cette même formation à l’Ecole normale supérieure de Sécurité sociale de Saint-Étienne en France. Elle s’y imposera également major de sa promotion. Son passage, à travers cette formation, au sein de la Caisse nationale de prévoyance sociale de la Côte d’Ivoire et de la Mutualité sociale agricole de Reims (France) lui ont permis de renforcer ses connaissances pratiques des différents aspects de la gestion des organismes de protection sociale. Et c’est forte de ses années de formations (de 2003 à 2011), qu’elle est allègrement passée du poste d’adjoint à celui de chef de service de l’informatique et de la statistique de l’INPS.
Inspectrice de la sécurité sociale (depuis 2001) et pétrie d’une expérience qui dépasse les frontières nationales dans le domaine, Mme Diéminatou Sangaré est devenue en 2014 membre du Comité d’experts en charge de la mutualisation des systèmes d’information des Organismes de prévoyance sociale (OPS) des pays membres de la zone CIPRES.
Auteure de la mise en place de la nouvelle carte biométrique au compte de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et du paiement mobile et des pensions de retraite. Mme Diéminatou Sangaré est assez regardante sur les principes de gouvernance qui s’appliquent aux OPS de la zone de la Conférence Interafricaine de Prévoyance Sociale (CIPRES). Armée de ses 18 années d’expérience à l’INPS, 10 ans à la CANAM et 2 ans à la tête de la Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS), son parcours est rehaussé de résultats tangibles. Le projet de Schéma directeur informatique-type (SDI-T) des Organismes de prévoyance sociale de la zone CIPRES a été examiné et adopté le 9 juin 2023 à Genève (Suisse) par le Conseil des ministres. C’est un document cadre commun qui devra constituer l’élément fondateur de toutes les solutions à retenir dans le cadre de la mise en œuvre du projet de «mutualisation des moyens informatiques des OPS de la zone CIPRES». Et le Mali a brillamment contribué à sa conception et à son élaboration grâce à l’expertise de Diéminatou Sangaré.
«Jadis Directrice du système d’information (DSI) de la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM) et Directrice générale de la Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS), l’ancienne DSI de l’institut national de prévoyance sociale (INPS) fût d’un apport essentiel dans l’élaboration de ce Schéma Directeur Informatique», a témoigné l’un de ses collaborateurs. C’est donc avec une légitime fierté qu’elle a vu naître son «bébé» à Genève, en Suisse.
Partout où cette musulmane pieuse sera sollicitée, elle y sera précédée par ses qualités professionnelles et humaines, ses riches et nombreuses années d’expériences dans le domaine du développement social. Tout comme on retiendra aussi d’elle le gigantesque service rendu à la nation malienne en si peu de temps.
Moussa Bolly