« La santé des chefs d’Etat » était dernièrement le sujet d’Appel sur l’Actualité de Juan Gomez de RFI. Il a été notamment question de Bouteflika en Algérie, de Mohamed Bouari au Nigéria, et bien entendu d’Ibrahim Boubacar Keïta. La question qui nous intéresse sur le sujet est : «Faut-il ou non communiquer sur la santé de notre président ?»
Au travers des interventions d’auditeurs, deux grandes tendances se sont dégagées. Il y a ceux qui soutiennent la stratégie de la communication, mais une «communication par l’action».
C’est le point de vue soutenu par cet auditeur malien qui n’avait pas apprécié la communication présidentielle, lorsque IBK avait subi une intervention pour une tumeur bénigne et que l’information n’avait été donnée qu’au moment où les rumeurs avaient enflé.
En d’autres termes, c’était de mauvais cœur que cette communication était intervenue, une sorte de bon cœur contre mauvaise fortune. Le même auditeur a, en revanche, apprécié la façon dont l’opinion a été édifiée sur la «bonne santé» du président lorsque les mêmes rumeurs ont commencé après l’annulation de la visite du roi marocain.
Il a appelé cela «la communication par l’action», c’est-à-dire celle qui consiste à préférer l’action aux communiqués et autres flous sur la question. «L’action» ici, faisant référence aux apparitions successives du président sur le petit écran et qui se passaient de commentaire sur son état.
Une autre position sur la question est de ne pas communiquer sur l’état de santé du président. L’argumentaire invoqué serait que le contexte est tel que de telles informations pourraient amener des protagonistes de la crise à en faire un prétexte pour retarder la mise en œuvre de l’Accord, en attendant l’arrivée d’un nouveau président. En somme, pour ce camp, «ne pas communiquer» n’aurait aucune conséquence, pendant que «communiquer» là-dessus pourrait avoir de graves conséquences.
Quelle attitude faut-il adopter ? Le débat est lancé.
La Rédaction