Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Sans Tabou: transport au Mali, à quand la fin de la surenchère ?

Avec la baisse du prix du carburant de 50 FCFA, les usagers des transports en commun s’attendaient à une réduction du prix du transport. Malheureusement, tel n’a pas été le cas. Les prix du transport restent inchangés. Face à cette situation incompréhensible, des voix se font de plus en plus entendre pour interpeller les autorités. Celles-ci accorderont-elles une oreille attentive à cette lutte noble ?

Une mauvaise pratique qui est devenue une règle au Mali. Lorsque les prix augmentent par effet d’accroissement de certains produits, ils ne diminuent plus. C’est ce qui se passe actuellement avec les prix des transports en commun malgré la réduction opérée sur le litre des hydrocarbures.
En effet, lors de la réunion mensuelle de la commission de suivi du mécanisme de taxation de l’Office malien des produits pétroliers, le jeudi 10 octobre 2024, il a été décidé qu’à partir du vendredi 11 octobre 2024, les prix du supercarburant et du gazole baissent de 50 FCFA.
Les nouveaux prix sont les suivants : le supercarburant est désormais à 800 FCFA contre 850 FCFA, tandis que le gazole a chuté de 800 à 750 FCFA.
Cette mesure, qui a été accueillie avec joie par les consommateurs, soulève des questions quant à son impact réel sur les tarifs des transports en commun.
La triste réalité est que deux semaines après la mise en vigueur de la réduction du prix du carburant, les tarifs des transports en commun restent inchangés. Une situation qui commence à agacer les usagers qui s’organisent de plus en plus pour interpeler les autorités.
Dans une correspondance adressée au président de la coordination des transporteurs routiers de Koutiala, avec des amplifications aux autorités compétentes locales, les conseils communaux de la jeunesse de Koutiala et de Sincina, ont sollicité une baisse des prix des tickets de transports.
Les jeunes justifient cette démarche par les idéaux du Conseil national de la jeunesse qui consistent à promouvoir le bien-être social et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie de la communauté.
« Nous vous prions de bien vouloir accorder les prix suivants : Koutiala-Bamako : 5 000 FCFA au lieu de 7 000 FCFA ; Koutiala-Ségou : 3 000 FCFA au lieu de 4 000 FCFA ; Koutiala-Sikasso : 2 500 FCFA au lieu de 3 500 FCFA », plaident les jeunes auprès des transporteurs et des autorités compétentes.
Compte tenu du coût de la vie au Mali et tous les défis auxquels la population malienne est confrontée en général et la population de Koutiala et de Sincina en particulier, les jeunes ont appelé à la diligence des autorités afin de soulager les peines des citoyens.
Le Conseil national de la jeunesse de Bla a aussi adressé une demande de réduction des tarifs de transport au président du syndicat des transporteurs de Bla. Il réclame les tarifs suivants : Bla-Ségou 1500 FCFA au lieu de 2000 FCFA ; Bla-Bamako 4000 FCFA au lieu de 6 000 FCFA ; Bla-San 1500 FCFA au lieu de 2000 FCFA ; Bla-Koutiala 1500 FCFA au lieu de 2000 FCFA.
Le conseil régional de la jeunesse de Sikasso a également saisi les autorités compétentes et le Conseil malien des transporteurs de Sikasso pour une réduction des tarifs de transport entre Sikasso-Bamako et les autres corridors urbain et rural. Le conseil régional de la jeunesse de Sikasso sollicite la baisse du prix du transport entre Sikasso et Bamako à 5000 FCFA au lieu de 7000 FCFA.
Au Mali, il est déplorable de constater qu’aucun produit, ni aucun secteur n’échappe au phénomène de la hausse des prix. Avec la réduction sur le prix du carburant, les autorités doivent accorder une oreille attentive à cette sollicitation des jeunes pour amener les transporteurs à revoir à la baisse leurs tarifs.
En plus des transports inter urbains, cette réduction doit également concerner les transports intra urbains. Certains transporteurs ont profité de la hausse du prix du carburant pour faire augmenter de façon abusive leurs tarifs. Maintenant qu’il y a une légère baisse, la logique voudrait que les transporteurs réduisent automatiquement leurs prix.
Malheureusement, c’est une mauvaise habitude au Mali, quand les prix augmentent à cause d’une situation ils ne baisent plus.
Il appartient alors aux autorités et aux organisations des transporteurs de réfléchir ensemble afin de trouver une solution à cette problématique. Si nécessaire, les autorités doivent prendre des mesures rigoureuses pour amener les transporteurs à réduire leurs tarifs. Cela, quand on sait que la hausse du prix du transport impacte sur les autres denrées.

PAR MODIB KONÉ

Source : Info Matin
Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance