Alors que la polémique fait rage autour du timing de la Transition et que les anciens dignitaires déchus réunis au sein du Cadre d’Échange des Partis et Regroupements Politiques pour une Transition Réussie ne cessent de planter des banderilles aux autorités en place, ces dernières tentent de donner de la répartie. Normal, parce qu’ils sont outrageusement laudateurs quand ils sont bien en cour ; critiques, quand l’air des cimes présidentielles se raréfie pour eux.
Ainsi, le diplomate en chef concède et confesse, non sans riposter. Dans une interview accordée à Deutsche Welle, il déclare : ‘’presque tout reste à faire parce qu’en termes d’acquis sur les dix premiers mois, il y a très peu d’éléments probants pour nous permettre d’avancer par rapport à la révision constitutionnelle ou par rapport à l’organe de gestion des élections ou encore la préparation matérielle des élections. Il y a très peu d’acquis et donc les défis sont énormes’’.
Ce faisant, il embouche la même trompette que le Premier ministre dont la grandiloquence a simplement subjugué le Conseil National de la Transition qui lui a délivré l’exequatur, sans coup férir, pour son Programme d’Action Gouvernemental (PAG). Le message est reçu 5/5.
L’ancienne équipe gouvernementale est pendue sur la place publique pour crime irrémissible d’inertie. Elle est parue être en goguette, faisant perdre un précieux temps pour la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles et l’organisation des élections qui fait l’objet de fixation, autant des pouvoiristes que de la Communauté internationale, très regardante sur ce sujet.
Une telle sentence ne peut qu’être de bon ton, parce qu’en politique, il n’y a pas d’autoflagellation.
Mais, n’est-ce pas un feu d’artifice de tous les artifices pour faire de ce bouc émissaire si utile le paravent de son ravaudage et de son immobilisme ?
Parce que le nouveau gouvernement peine également à sortir des chausse-trappes, avec les réunions de cabinet interminables, les audiences régulières accordées à toutes les catégories socio-professionnelles et politiques qui ont succédé aux salamalecs des débuts chez différentes personnalités.
A l’évidence, puisqu’il y a une convergence de vues sur une chronophagie équivoque de la Transition, l’heure n’est pas à regarder dans le rétroviseur ou à se laisser ronger par des combats d’arrière-garde. L’urgence, est un changement de braquet.
‘’Que de temps perdu à gagner du temps’’, Paul Morand.
Le nouveau challenge est de ne plus en perdre dans les processions sans fin, les réceptions sous les lambris, les inaugurations de chrysanthèmes.
Le temps de l’action, n’est pas celui des logorrhées, de la phraséologie. Maintenant, tous la main dans le cambouis pour transformer le plomb politique en or massif participatif, gage de réussite de la Transition pour un Mali nouveau par des Maliens nouveaux.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : Info-Matin