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Sans Tabou: révision constitutionnelle, le dilatoire à éviter

Alors que temps presse contre le Mali, le processus de révision constitutionnelle entamé en début janvier peine à prendre son envol. À l’origine, des escarmouches, depuis quelques jours, entre des acteurs politiques et le gouvernement sur la démarche à suivre. Pour autant, le respect du calendrier du référendum avant juin 2019 est un impératif pour éviter un nouvel enlisement politique pour le Mali.

Les choses semblent être au même point depuis le démarrage du processus de la révision constitutionnelle enclenchée par les autorités maliennes, à cause des contestations du schéma proposé par le gouvernement. En effet, depuis quelques jours, des partis politiques se réclamant de l’Opposition comme l’URD, des FARE, la CODEM, mécontents de la démarche du Premier ministre ont décidé de ne pas siéger au Cadre de concertation national proposé par ce dernier. Ni le fond ni la forme de ce cadre n’obéit à l’inclusivité du processus comme promis par SBM, estiment les contestataires. Outre ce cadre, ils ont condamné la mise en place du comité d’experts qui, selon eux, a été constitué de façon unilatérale par le chef du gouvernement, Soumeylou Boubèye MAIGA. Là également, le Premier ministre n’a pas respecté sa promesse, selon les protagonistes. Du coup, le processus se trouve bloqué, depuis quelque temps et le gouvernement, notamment son chef d’orchestre Soumeylou Boubèye Maiga, joue à la politique de l’autruche. Or, il se trouve que le temps joue doublement contre le Mali dans cette affaire.

D’un côté, la pression de la communauté internationale qui doit évaluer, avant le prochain renouvellement du Mandat de la MINUSMA en juin prochain, le niveau d’avancement de la mise en œuvre de l’accord pour paix, à l’Aune des réformes institutionnelles promises par les plus hautes autorités du pays. D’autre part, les députés qui doivent voter l’avant-projet de loi constitutionnelle avant de le soumettre en référendum au peuple, terminent leur mandat en juillet prochain, à moins de s’engager dans un autre processus de prorogation de leur mandat.

En décembre dernier, le mandat des députés de l’Assemblée nationale a été prorogé de six mois au motif que les conditions de renouvellement des membres de cette Institution n’étaient pas réunies, notamment la question de la représentativité des Maliens de l’extérieur, l’opérationnalisation des nouvelles régions. Donc, toute lenteur de ce processus de révision constitutionnelle ne peut être qu’un risque de blocage pour tout le pays entier.

Face à tous ces enjeux, le délai de deux mois, estimés d’ailleurs trop juste pour certains, cour si vite que les acteurs peinent même de trouver un consensus politique autour de la réforme.

Le patron de la MINUSMA, M. ANNADIF, avait qualifié cette révision constitutionnelle comme une démarche politique. Par conséquent, il avait invité le gouvernement à faire en sorte que le processus soit inclusif prenant en compte les différents avis et opinions. En allant à l’encontre de ce principe, le gouvernement ne se rend pas service encore moins au pays. Et à vouloir imposer sa volonté comme une camisole pour faire passer cette révision, le gouvernement risque les mêmes mésaventures que 2017. Dans ce cas, au lieu de laisser le temps filer et après se retrouver à la dernière minute face à l’évidence, le Premier ministre doit revoir sa copie pendant qu’il est encore temps.

Par Sikou BAH

Source: info-matin

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